Pocketalk S: ce traducteur de poche adorable (et cher) veut concurrencer Google Traduction
Le Pocketalk S est un traducteur vocal de poche fabriqué par Sourcenext. Pour la "modique" somme de 299 euros, le Pocketalk S veut briser les barrières de la langue à l'ère de Google Traduction qui lui est gratuit. Mais est-ce que cela fonctionne? Nous nous sommes entretenus avec le directeur général de Sourcenext, Tom Kojima, pour le savoir.
Sourcenext est le plus grand distributeur et créateur de logiciels, de matériel et de produits d'IOT (Internet of things, comprenez les objets connectés) au Japon. Le Pocketalk S est la deuxième génération de son traducteur personnel de poche. C'est sans aucun doute un appareil mignon. Quand j'ai ouvert le paquet à notre rédaction, mes collègues ont cru que je me promenais avec un vieux smartphone HTC d'il y a 10 ans.
Tom me dit que 700 000 Pocketalks ont déjà été vendus, bien qu'il admette que la plupart d'entre eux se trouvent au Japon où des sociétés comme Japan Railways (JR) et le géant des cosmétiques Shiseido les ont achetés pour aider leur personnel à communiquer avec les clients du monde entier. Et je veux vraiment dire partout dans le monde. Pocketalk prend en charge 74 langues au total. Il peut traduire 50 langues en paroles et en texte, tandis que 24 autres langues peuvent être uniquement traduites textuellement. Et d'autres langues doivent être ajoutées à l'avenir. Il y a aussi un appareil photo de 8 mégapixels à l'arrière pour que vous puissiez prendre des photos des menus ou des panneaux d'information afin de les traduire (à la manière de Google Lens).
Le tout est alimenté par le processeur ARM Cortex 53 Quad-Core cadencé à 1,3 GHz. Le Pocketalk S utilise un système d'exploitation personnalisé, mais il est basé sur Android 8.1. La traduction se fait dans le cloud, ce qui implique que l'appareil doit être connecté à tout moment. Pour cette raison, il prend en charge le Wifi et la 4G/LTE. Un abonnement 4G/LTE de deux ans est inclus à l'achat de l'appareil. Sourcenext utilise de nombreux moteurs différents pour effectuer la traduction proprement dite, notamment Google Traduction, Baidu et plusieurs moteurs spécifiques à chaque région. Votre Pocketalk choisira une combinaison de moteurs à utiliser en fonction des deux langues entre lesquelles vous traduisez et de leur proximité linguistique. Ce multimoteur vous donne des traductions plus précises qu'en utilisant un seul service tel que Google Traduction ou DeepL.
En termes d'autonomie, vous bénéficiez de 2,5 jours de veille et jusqu'à 4,5 heures de traduction. Le chargement se fait par USB-C. Il faut 105 minutes pour recharger complètement la batterie.
Nous l'avons testé dans plusieurs des langues maternelles parlées dans notre bureau, notamment l'anglais, l'allemand, le français, l'espagnol, le croate et le japonais, avec l'aide de Tom Kojima de Sourcenext. Grâce au cloud, la traduction est très rapide. Vous pouvez voir une courte démonstration de son fonctionnement dans la vidéo ci-dessous.
Pourquoi ne pas simplement utiliser Google Translate sur votre smartphone ?
C'est, en fin de compte, la première question que tout le monde va se poser lorsque vous leur présenterez un appareil de traduction portable et dédié. Il est vrai que toutes les fonctionnalités de Pocketalk sont préinstallées sur presque tous les smartphones vendus aujourd'hui.
Tom a quatre réponses à cette question car il pense que Pocketalk présente quatre avantages par rapport à l'utilisation de ce qui est déjà dans votre poche. Le premier est la précision, car plusieurs moteurs sont utilisés en combinaison pour fournir une meilleure traduction. Le deuxième est une meilleure connectivité, car le plan de données est mondial, de sorte que vous n'avez pas besoin de trouver le Wifi ou d'utiliser vos données mobiles en itinérance. La troisième est la vitesse et la facilité d'utilisation, et la quatrième est la sécurité et la confidentialité car il n'y a pas de données personnelles connectées dans votre Pocketalk S.
Personnellement, je crois que le quatrième argument est le plus fort. Vous n'avez pas de compte chez Pocketalk S, et il n'y a aucune inscription. Vous le sortez de la boîte et il est prêt à l'usage. Bien sûr, la traduction se fait dans le cloud et il n'y a aucun moyen de se connecter aux mots de passe de la personne qui l'utilise. C'est complètement anonyme. Je vois donc une utilité pour le consommateur soucieux de sa vie privée et qui ne veut pas que Google écoute ce qu'il dit et le relie à son compte, à sa localisation et à tout le reste. Cependant, le Pocketalk S a un problème, et pas des moindres.
C'est beaucoup trop cher
Le Pocketalk S coûte 299 $ aux États-Unis et 299 € en Europe, tandis qu'au Royaume-Uni, il coûte 259 £. Comme je l'ai déjà mentionné, un plan de données de deux ans est inclus dans le prix, mais une fois qu'il est épuisé, il faut payer 50 euros supplémentaires pour le renouveler.
Trois cents dollars, c'est beaucoup d'argent pour un appareil qui remplit une seule fonction. Lorsque l'on considère la quantité de smartphones que l'on peut acheter aujourd'hui pour une telle somme, je ne suis pas surpris que Sourcenext ait réussi avant tout sur un marché d'acheteurs aux poches bien remplies.
Ne vous méprenez pas, c'est une technologie très cool et je l'utiliserais volontiers si je voyageais dans un pays où je ne pourrais pas parler un mot de la langue locale ou dans lequel l'anglais n'est pas aussi universellement compris qu'en Europe, mais il faudrait être un touriste cinq étoiles pour en acheter un.
Vous pouvez désormais acheter la Pocketalk S sur certains marchés européens, dont le Royaume-Uni. Aux États-Unis, les précommandes sont désormais acceptées et les premières livraisons sont prévues pour le 16 mars 2020.
A ce prix et le fait de devoir renouveller la licence après deux ans seulement je crois que je vais rester sur google translate, peut-être moins précis mais je survivrai je crois