Ce rapport, intitulé “Violation des droits de l'enfant par les gouvernements qui ont soutenu l'apprentissage en ligne durant la pandémie de Covid-19” est fondé sur une analyse technique et politique menée par l'ONG et plusieurs médias internationaux (dont Mediapart) sur 164 technologies de l'éducation (EDTech) utilisées par 46 pays.
Cette étude comprend un examen de 290 entreprises, qui ont toutes collecté, traité ou reçu des données de millions de mineurs depuis mars 2021. Sur les 164 produits EdTech passés au crible par l'ONG et le consortium de médias, 146 se sont livrés à des pratiques de collecte de données qui ont porté atteinte aux droits des enfants.
Ces produits avaient notamment la capacité de surveiller l'activité en ligne des enfants, sans leur consentement ou celui de leurs parents. De nombreuses données personnelles étaient collectées, comme leur identité complète, leur localisation géographique, leurs résultats scolaires, l'identité des membres de leur famille et quels types d'appareils les enfants utilisent.
La plupart des plateformes en question ont instauré des technologies de suivi qui traquaient l'activité en ligne des enfants en dehors des heures de classe virtuelle. Cela sans qu'il ne soit possible d'y remédier, à moins de changer d'appareil ou d'utiliser un VPN.
Cerise sur le gâteau, certaines entreprises qui se cachent derrière ces logiciels éducatifs ont envoyé ou accordé l'accès aux données des mineurs à des sociétés d'Ad Tech. Soit des compagnies spécialisées dans la programmation de l'achat/vente d'espaces publicitaires en ligne.
De fait, des plateformes éducatives ont ciblé des enfants avec de la publicité personnalisée. “En utilisant les données des enfants – extraites des contextes éducatifs – pour les cibler avec du contenu personnalisé et des publicités qui les suivent sur Internet, ces entreprises ont non seulement faussé les expériences en ligne des enfants, mais elles ont également risqué d'influencer leurs opinions et leurs croyances à un moment de leur vie où ils étaient très exposés à l'ingérence manipulatrice”, assure l'ONG.
Il faut mentionner que la majorité des éditeurs de logiciels éducatifs ont fourni leurs produits aux états gratuitement, pour palier aux besoins urgents des pays en termes de plateformes éducatives.
Ce faisant, les gouvernements concernés ont évité de financer les coûts réels de la mise en place de l'enseignement en ligne pour les enfants… au détriment du droit à la vie privée de ces mineurs. En effet, peu de pays ont vérifié si ces technologies éducatives étaient sûres pour les enfants, à tous les niveaux.
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