Cette histoire remonte à plus d’un siècle. Elle s’est passée pour partie dans un petit village de Meuse au joli nom de Villers- aux-vents. En réalité, beaucoup de villages s’appellent Villers dans ce coin ! Ce mot aurait pour origine villa, un mot latin qui signifie ferme . C’est assez plausible dans une campagne comme celle-là ! Pourquoi avoir ajouté aux vents ? Sans doute parce que Villers-aux- vents est situé sur une hauteur et que les vents y sont plus forts qu’ailleurs !
Tout le monde sait qu’en Meuse, il ne fait pas toujours très chaud... On pourrait même dire qu’il y fait plus froid que chaud ! Pour s’habituer au climat, c’est simple, on apprend à tricoter des pulls !
De la commune, on domine la vallée où coule un ruisseau, à vrai dire pas très poissonneux. On y pêche, si on a de la chance, des goujons, des loches, des vairons et même parfois des écrevisses. Il fait bon s’y retrouver entre copains, après l’école, pour jouer aux ricochets sur l’eau avec des pierres plates.
À Villers-aux-vents, il n’y a pas de fontaine publique. Le village est alimenté par des puits creusés dans chaque maison à une profondeur moyenne de quinze mètres. Non loin du village se trouve la source du Blanc-Chêne. Son eau ne renferme qu’une petite quantité de fer mais elle est recommandée depuis fort longtemps par les médecins pour ses qualités toniques et digestives. Elle avait autrefois une grande réputation. D’ailleurs, Madame Bassinot, la Mélanie, notre première garde barrière, ne jure que par elle pour se soigner.
Autre détail, il n’y a pas de gare à Villers- aux-vents, mais la ligne du chemin de fer de l’Est passe entre les bois et la dernière maison.
Depuis 1870, beaucoup d’arbres ont été plantés sur le territoire du village : des saules, des bouleaux, des aulnes et même des chênes. Les agriculteurs ont réussi à réunir des parcelles morcelées il y a peu encore. Les terres se labourent avec une charrue attelée à quatre ou cinq chevaux. Les terrains jusque-là en jachère, sont ensemencés en pommes de terre, pois, betteraves, navets, carottes, ou encore en trèfle et luzerne. Les machines ont peu à peu remplacé les ouvriers agricoles préférant aux champs un travail en usine. Les campagnes se sont ainsi peu à peu dépeuplées au profit des villes. C'est un monde nouveau qui apparait et qui inquiète les fermiers et les artisans.
C’est juste à cette époque charnière que débute notre histoire.
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