C’est bien étrange mais c’est ainsi : on se souvient toujours des poésies de son enfance. À y réfléchir, il y a sans doute une étincelle de magie enclose dans ces fraîches et jolies poésies que nous avons lues ou apprises quand nous étions petits. C’est si vrai, que même celles et ceux qui ont été en délicatesse avec l’univers scolaire sont émus, comme à leur insu, quand le hasard leur fait redécouvrir des vers qu’ils pensaient à jamais enfouis au fond de leur mémoire.
Le poème était copié sur le tableau, il fallait le recopier, et il deviendrait aussi, sur la page de droite du cahier, le sujet d’un dessin. Dessin dûment colorié illustrant le texte avec, selon les choix et les talents de chacun, une araignée, une tulipe, une libellule, un étang, une rose, un oiseau, au gré de la strophe choisie par les artistes en herbe. Et tandis que les crayons de couleur devenaient de plus en plus courts à force d’être taillés, que les crayons feutres commençaient à peiner, on allait vers les beaux jours de l’été. Faute d’en profiter concrètement, on rêvait déjà des vacances si proches, grâce à la cigale de Paul Arène, grâce aux merveilleuses évocations de Maurice Carême ou d’Anna de Noailles.
Cet ouvrage présente les poésies de notre enfance, les plus belles, les plus emblématiques, celles qui ont fait l’unanimité auprès des élèves.
Ces poésies suivent le cycle des saisons, des brumes de l’automne, symboles de la rentrée, aux chaleurs de l’été, porteuses de toutes les espérances des vacances, sans oublier, entre les deux, les frimas de l’hiver que compensent magnifiquement les délices des fêtes de Noël, et les brises du printemps.
Tous les grands noms de la poésie française sont naturellement présents dans cet ouvrage : Hugo, Baudelaire, Gautier, Nerval, Verlaine, Lamartine, Apollinaire. Mais ressurgissent aussi des poètes qui ont bercé notre enfance et qui, pour être moins connus, ne nous ont pas moins émerveillés.