Faut-il s'inquiéter de la menace de l'IA sur les professions dites à cols blancs?

À l'heure actuelle, c'est vraiment une question d'opinion. La prédiction initiale concernant l'IA était qu'elle avait le potentiel de remplacer le travail humain dans un large éventail de secteurs manuels et industriels. Pensez aux usines, aux services publics et aux transports, aux professions dites "cols bleus", moins qualifiées.

À long terme, c'est peut-être le cas, mais à l'heure actuelle, c'est le contraire qui se produit. Un rapport de l'OCDE sur l'intelligence artificielle et l'emploi montre que les professions les plus exposées aux progrès de l'automatisation ont tendance à être les plus qualifiées, les "cols blancs". Pensez aux professionnels des affaires, aux gestionnaires, aux scientifiques et aux ingénieurs, ainsi qu'aux professions juridiques, sociales et culturelles.

La raison en est que les progrès récents de l'IA ont porté sur le "traitement de l'information et le raisonnement déductif", ainsi que sur les tâches cognitives non routinières.

Les suppressions d'emplois liées à l'IA

Dans cette optique, la question de savoir quelles professions risquent d'être usurpées par l'IA doit être légèrement reformulée. Nous avons vu précédemment que "ceux qui utilisent l'IA remplaceront ceux qui ne l'utilisent pas", mais c'est peut-être plus compliqué que cela.

Au cours de l'année écoulée, des licenciements ont touché de grandes entreprises du secteur technologique et d'autres secteurs, notamment Google, UPS et Duolingo, et des éléments cités par le Wall Street Journal suggèrent que la "technologie d'amélioration de la productivité" est responsable, au moins en partie, de ces réductions.

La plateforme d'apprentissage des langues Duolingo, par exemple, a déclaré avoir supprimé 10 % de ses contractants, l'IA prenant en charge au moins une partie de leur travail. UPS a déclaré plus tôt cette année qu'elle avait l'intention de supprimer 12 000 postes, de nombreuses tâches devant être effectuées par l'IA à l'avenir.

Aussi, la fintech Klarna, qui connaît une croissance rapide, s'est récemment immiscée dans le débat lorsque son PDG Sebastian Siemiatkowski a révélé que son chatbot IA était capable de faire le travail de "700 agents de service à la clientèle", ce qui implique la possibilité d'éviter les licenciements en n'embauchant jamais de personnel.

Pour en revenir au rapport de l'OCDE, il observe également que jusqu'à 40 % des heures de travail pourraient être affectées par l'influence de l'IA générative.

Une étude du cabinet de conseil en gestion Oliver Wyman suggère qu'un tiers des rôles de niveau débutant pourrait être automatisé, tandis que les employés de niveau inférieur auront les compétences nécessaires pour remplacer les cadres au-dessus d'eux, créant ainsi un vide au milieu de la hiérarchie professionnelle. Cette instabilité dans l'ensemble de la hiérarchie pourrait réduire l'engagement, la satisfaction et la fidélité.

Ralentir l'évolution de l'IA

Pendant ce temps, l'Union européenne prend des mesures pour ralentir l'évolution de l'IA. Le pacte sur l'IA s'efforcera de comprendre, d'adapter et de préparer la mise en œuvre de l'IA, notamment en mettant en place des processus internes, en préparant le personnel et en évaluant la viabilité à long terme des systèmes.

Alors que les efforts législatifs des États-Unis dans ce domaine sont qualifiés de "patchwork" dans le meilleur des cas et menacent de nuire aux entreprises, les efforts de l'UE sont susceptibles d'établir une norme que d'autres régions suivront.

Comment cette incertitude affecte-t-elle les travailleurs du secteur de la tech? La menace existe bel et bien, mais une étude menée par Pearson, une entreprise spécialisée dans les technologies d'apprentissage, incite à la retenue.

Les "hallucinations" de l'IA signifient que l'on ne peut pas se fier entièrement à la technologie pour la précision des calculs complexes, ce qui fait que les développeurs, les analystes de données et les autres professionnels de la technologie sont sans doute "à l'épreuve de l'IA" pour l'instant.

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Cet article a été rédigé par Doug Whelan.