Test du LG V60 ThinQ 5G, le haut de gamme qui avance à reculons

LG V60 ThinQ – Date de sortie et prix

Le LG V60 ThinQ 5G a été officialisé le 26 février 2020 après une présentation lors de l'IFA 2019 et est sorti le 20 mars en Corée du Sud, aux Etats-Unis pour 799 dollars chez certains opérateurs uniquement, soit 735 euros. Une sortie en Europe n'a pour l'instant pas été confirmée et il ne devrait de toute façon pas sortir en France. La marque a stoppé temporairement la commercialisation de ses smartphones dans l'Hexagone depuis depuis février 2019.

Un design premium et massif tout droit sorti de 2018

" Go big or go home." Le LG V60 se veut haut de gamme et veut vous le faire sentir. Le V60 qui se décline en deux coloris, bleu marine et blanc, est vraiment massif avec ses dimensions de 169.3 x 77.6 x 8.9 mm et son poids de 218 grammes. L'ergonomie une fois le smartphone en mains n'est pas optimale malgré ses coins arrondis, d'autant que le lecteur d'empreintes placé sous l'écran est vraiment très (trop) bas. 

L'effet est encore plus accentué lorsque vous utilisez la coque (oui c'est une coque, vu son utilité, ce serait un abus de langage de parler de second écran). L'engin devient alors encombrant et a du mal à tenir dans votre poche. Et j'ai eu peur de casser l'embout USB-C en retirant le smartphone de la coque, aucun véritable mécanisme n'étant prévu à cet effet. 

LG a revu sa copie côté design et opte pour un dos en verre lisse, des bords en aluminium et un écran aux larges bordures doté d'une encoche en forme de goutte d'eau centrée en haut de la dalle. Bref, j'ai eu l'impression d'avoir un smartphone de 2018 en mains (ou un iPhone 11 dont l'encoche est encore plus vilaine). 

La robe est soignée mais tellement datée, je trouve que le LG V60 manque vraiment d'originalité et ce design soi-disant retravaillé, et salué par une partie des critiques américaines, ne m'a absolument pas fait vibrer. Seule note positive, le module photo est assez fin et disposé dans un îlot horizontal, comme on a pu le voir sur un Samsung Galaxy S10 par exemple. C'est un agencement que j'aime beaucoup car le smartphone n'est pas bancal lorsque je le pose à plat. 

Pour le reste, LG a vraiment été peu inspiré sur ce V60 qui ne plaira pas pour son physique uniquement. Voyons-donc si sa beauté intérieure permet de rattraper ce faux-pas esthétique. 

Un double écran Dual Screen assez gadget et sans 90 Hz

Le LG V60 embarque un écran principal Oled de 6,8 pouces avec le classique ratio 20.5:9. Tout est plat et sans bords incurvés mais cela ne me gêne absolument pas. En revanche, je dois avouer que repasser à un écran 60 Hz m'a fait un peu de mal. La fluidité de l'affichage de mon OnePlus 7T m'a beaucoup manqué et j'ai même eu l'impression (ce n'était pas toujours une impression) de subir des ralentissement en faisant défiler les applications sur l'écran d'accueil. 

L'encoche en forme de goutte d'eau en haut de l'écran est d'une taille raisonnable mais fait tout de même assez tache sur un flagship de 2020. La résolution 1080 x 2460 avec une densité de 395 ppp ne casse pas trois pattes à une dalle Samsung en QHD. 

Même sans sonde pour effectuer des mesures précises, la colorimétrie de l'écran du LG V60 est correcte, pas trop saturée mais avec des couleurs vives qui ont cependant une légère tendance à tirer vers les tons froids. La lisibilité même en plein soleil est tout à fait satisfaisante, LG annonçant une luminosité qui peut monter jusqu'à 500 nits.

La configuration est d'ailleurs la même sur le second écran ce qui a le mérite d'assurer une certaine continuité dans l'affichage lors des rares occasions où vous aurez à passer d'un écran à l'autre. Mais c'est bien la seule chose positive que j'ai à dire dessus. Cet écran fonctionne comme une coque à clapet connectée et alimentée via le port USB-C de votre smartphone. 

Ce qui veut donc dire que ce port est obstrué lorsque vous utilisez le second écran, ce qui empêche la recharge. Mais LG a pensé à tout et vous livre un adaptateur assez étrange (avec un système aimanté) qui vient se poser à l'emplacement du port USB-C. Cette étrangeté technologique n'a pas impacté la vitesse de recharge, c'est déjà ça.

Alors oui, c'est sympa pour regarder une vidéo Youtube sur l'écran principal tout en écumant mon fil Twitter sur l'écran secondaire. Les deux écrans fonctionnent de manière indépendante et vous pouvez donc lancer deux applications différentes sur chacun d'entre eux. J'ai même pu mater la dernière saison de "Better call Saul" en bruit de fond pendant mes parties de Battle Royale sur Call of Duty Mobile. 

Logiquement, le processeur est plus sollicité et j'ai subi quelques ralentissements en jeu qui m'ont obligé de baisser les graphismes et la batterie en prend également pour son grade. Mais je dois avouer que ça a plutôt bien fonctionné. Bon ok, j'ai dit que je n'avais trouvé qu'un seul aspect positif à cet écran. 

Mais j'ai très vite arrêté d'utiliser le second écran ou "Dual Display." Il marche avec certains jeux (LG vous pré-installe toutes les applications compatibles) mais pas sur ceux auxquels je joue régulièrement. Ce que je veux dire c'est qu'à part les jeu compatibles, aucun autre ne peut être affiché en double écran. Et ce n'est pas plus mal. Sur Asphalt 9 par exemple (compatible), le Dual Display ne sert que de manette virtuelle. Les commandes ne sont pas précises et le tout est très contre-intuitif. 

Vous pouvez utiliser certaines applications en mode "Wide View", c'est à dire qu'elles s'affichent en large sur les deux écrans. Mais la liste d'applications prises en charge est trop maigre et l'affichage est dans tous les cas horrible à cause du cadre du second écran et de ses charnières qui coupent l'image en deux, littéralement. 

Globalement, l'interface logicielle LG UX basée sur Android 10 est assez ergonomique pour gérer le double affichage, passer d'un écran à l'autre ou faire passer une app d'un écran à l'autre. Visuellement, je ne suis pas fan de l'OS de LG mais il fait son travail correctement et l'expérience reste fluide. 

Le second écran est d'ailleurs logiquement beaucoup plus fin que le smartphone, ce qui crée un déséquilibre une fois le Dual Display en mains. En revanche, vous pouvez y ranger les applications de manière indépendante et selon l'agencement qui vous convient et même le paramétrer différemment (luminosité, couleurs, etc...) de l'écran principal.

La façade extérieure de ce second écran est en verre opaque et sert d'écran de notifications avec une option d'Always on display, qui est franchement moins visuellement pratique que l'écran principal. Bref, vous l'aurez compris, mieux vaut se passer du second écran qui, la plupart du temps, s'avère assez gadget. 

La puissance du Snapdragon 865 est au rendez-vous

Si le LG V60 bien un point fort indiscutable, c'est sa puissance. Il est équipé de la puce dernier-cri de Qualcomm: le Snapdragon 865. Couplé à 8 Go de RAM et au GPU Adreno 650 il a même rivalisé avec le Samsung Galaxy S20 Ultra dans certains de nos benchmark. 

La navigation est évidemment fluide et l'expérience en jeu vraiment plaisante. Sur Call of Duty Mobile ou Shadowgun Wargames, deux jeux très gourmands en ressources, j'ai pu tourner à 30 fps constants avec les graphismes poussés au max sans problème. 

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À la manière d'un OnePlus 7/7T et son mode Fnatic, le LG V60 dispose d'un mode d'optimisation des performances en jeu et vous permet d'ajuster la résolution et le framerate in-game selon vos besoins. Je n'ai pas constaté de surchauffe même après plusieurs heures de jeu, sauf lorsque le Dual Display était branché.  

Mais en termes de puissance brute, il est tout à fait aux normes des smartphones très haut de gamme actuellement sur le marché. C'est vraiment un bon pas en avant pris par LG ici. 

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Bon mais ennuyeux en photo

Le module photo du LG V60 est le choix le plus étrange mais aussi le plus décevant fait par le constructeur. D'autant que le secteur du haut de gamme sur lequel LG veut positionner son V60 est ultra concurrentiel en la matière. À l'ère des quadruples capteurs photo, des téléobjectifs ou zooms périscopiques et des objectifs de 108 mégapixels, LG a opté pour un double capteur sans téléobjectif. 

Un choix incompréhensible que la qualité juste correcte, sans plus, des clichés ne permet pas de rattraper. La fiche technique du module photo arrière est la suivante: 

• capteur principal grand angle 64 Mpx, f/1.8, 27mm
• capteur ultra grand-angle 13 Mpx, f/1.9, 12mm
• capteur Tof 0.3 Mpx, f/1.4

Le capteur principal

De jour, le capteur grand-angle de 64 Mpx s'en sort assez bien grâce au pixel binning qui permet de réaliser des clichés en 16 Mpx avec un bon niveau de détails. L'image est nette, ne manque pas de piqué et la colorimétrie est plutôt bien gérée. 

J'ai un peu plus de mal avec la plage dynamique (le rapport entre la zone la plus claire et la plus sombre de la scène) qui n'est pas assez large et laisse trop de place aux ombres. En dehors de ça, l'exposition est satisfaisante et la balance des blancs équilibrée qui ne tire ni vers le jaune ni vers le bleu. 

Globalement, le résultat est plus que correct sans être transcendant. C'est dommage pour un smartphone pourtant haut de gamme, d'autant qu'on ne parle pour l'instant que des performances du capteur principal dans de bonnes conditions de lumière. 

De nuit, c'est une autre histoire. Le LG V60 s'est avéré étonnamment bon avec le mode nuit et a réussi à capter des clichés plutôt nets. Ce qui est sympa, c'est qu'en conditions de très basse luminosité (photos prises à 2h du matin), le V60 ne va pas forcer sur le temps d'exposition pour éclairer la scène le plus possible avec le mode nuit. La scène est donc plus sombre que sur d'autres smartphones mais LG parvient à bien limiter le bruit numérique. 

Mais sans le mode nuit, le lissage de l'image est parfois beaucoup trop agressif et fait perdre pas mal de détails. On se retrouve alors avec des bouillies de pixels et beaucoup trop de grain à l'image. Là, le résultat est tout juste exploitable. Mais je m'attendais vraiment à pire. 

Pour le zoom, on n'a malheureusement pas droit à un téléobjectif dédié et il faut se contenter d'un basique zoom optique 2x et purement numérique au-delà. Logiquement on perd énormément en niveau de détails dès qu'on dépasse le grossissement 2x. 

Mais en dessous de ce seuil, le résultat est plus que correct. La colorimétrie et l'exposition restent cohérentes par rapport aux photos prises en grand-angle ou au grossissement 1x. C'est en revanche le strict minimum proposé par LG alors que ses nombreux concurrents n'hésitent pas à embarquer des téléobjectifs et autres zooms périscopiques nettement plus performants. J'ai vraiment du mal à comprendre l'abandon d'un capteur aussi décisif sur la marché actuellement. 

Le capteur ultra grand-angle

Pour amener un peu de polyvalence à l'offre photographique de LG en dépit de l'abandon du téléobjectif, l'ultra grand-angle a un rendu cohérent avec celui du capteur principal. Là encore, l'exposition est capricieuse mais la colorimétrie est fidèle aux couleurs naturelles et d'origine de la scène. 

On garde un bon niveau de détails malgré l'habituelle distorsion en bord d'image qu'on retrouve toujours sur ce type de capteurs. De nuit, ultra grand-angle oblige, le rendu est médiocre. C'est une généralité sur beaucoup de smartphones, même haut de gamme. L'objectif ne parvient pas à capter suffisamment de lumière et force le traitement logiciel à être trop agressif ce qui noie les clichés dans une bouillie numérique les rendant illisibles. Et le mode nuit ne peut rien y faire. 

Pour finir sur la partie photo, je me dois d'évoquer le capteur qui a remplacé le téléobjectif dans le module photo arrière. Il s'agit d'un capteur Tof (time of flight) ou de temps de vol. Ce dernier permet de "mapper" une scène en 3D grâce à des rayons lumineux envoyés et captés par le capteur (c'est une explication grossière mais simple à comprendre). 

Le capteur Tof est donc censé permettre au LG V60 de mieux gérer les données de profondeur pour appliquer un bel effet Bokeh. Personnellement, cette fonctionnalité m'a toujours laissé de marbre et je n'ai pas pu la tester sur un être humain (confinement oblige). 

Mais le résultat est assez propre, le détourage du sujet au premier-plan plutôt net même si l'effet de flou n'est pas appliquée de manière harmonieuse à tout l'arrière-plan. 

Globalement, la recette du V60 en photo ne m'a vraiment pas fait vibrer. Je m'attendais pas à grand chose mais c'est dommage d'avoir des performances correctes sans plus sur un modèle haut de gamme. Même Apple, qui a pourtant accusé un gros retard (bien rattrapé en partie depuis) en photo propose le triple capteur sur ses iPhone 11 dont un téléobjectif (sur les modèles pro).

Mais les vidéos tournées en 4K 60 fps étaient de très bonne facture, je dois tout de même l'admettre (le smartphone permet aussi de tourner en 8K, avec toutes les limites techniques que cela implique en termes de fluidité et de stabilité de l'image). 

Un monstre d'autonomie

Le LG V60 est également un monstre d'autonomie. En même temps, il en faut de l'endurance pour alimenter deux écrans en même temps et c'est exactement ce que permet de faire l'énorme batterie de 5000 mAh embarquée dans le smartphone. 

Selon le benchmark PC Mark dédié à la batterie que j'ai laissé tourner à trois reprises, le LG V60 a mis plus de 18 heures à descendre sous la barre des 20% d'autonomie restante. Le LG V60 prend en charge la recharge rapide en 25 Watts et la charge sans-fil.

Le constructeur a eu la bonne idée de me fournir un chargeur américain pour lequel je n'avais pas d'adaptateur. Avec le chargeur Warp Charge 30T que j'ai dû utiliser à la place, il m'a tout de même fallu près d'une heure et demi pour recouvrer l'intégralité de la batterie. 

En utilisation concrète, le LG V60 tient facilement deux bonnes journées sans broncher. En cas de longues sessions de jeu ou de l'utilisation prolongée du Dual Display, cette durée de vie baisse et correspond plutôt à une journée et demi. Quoi qu'il en soit, c'est un résultat plus qu'excellent et, là encore, une réussite pour LG. 

LG V60 ThinQ – Caractéristiques techniques