Parler: L'alternative conservatrice de Twitter est-elle vouée à disparaître?
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Parler s'est imposé comme une alternative sérieuse pour ceux qui pensent être trop censurés sur des plateformes mainstream comme Twitter. Mais aujourd'hui, des problèmes se profilent, car ce ne sont pas seulement les géants de la tech que sont Google, Apple et Amazon qui rendent actuellement la vie plus que difficile à Parler.
Parler: Le terrain de jeu favoris de la droitosphère
Il y a quelques jours à peine, le PDG de Parler, John Matze, se réjouissait de l'énorme accueil réservé à son application. Parler est considéré comme une alternative conservatrice à Twitter et a dominé les téléchargement dans les app stores pendant des jours.
Plus encore depuis le bannissement du président américain Donald Trump, ses partisans affluent vers cette plateforme de remplacement. Ce n'est pas vraiment "conservateur", cependant, car la principale différence avec Twitter est l'absence de règles et de modération.
Sur Parler, la promesse est faite aux utilisateurs de pouvoir échanger des idées sans l'interférence constante de supposés modérateurs "bien-pensants". Logiquement, l'absence de modération laisse aussi libre cours à tous les courants idéologiques les plus marginaux et la plateforme est un véritable "havre de paix" ou du moins point de rencontre de choix pour les partisans de l'alt-right aux Etats-Unis, particulièrement au moment de l'assaut du Capitole mercredi 6 janvier.
La tension monte autour de l'application Parler
Ces derniers jours, les mauvaises nouvelles ont afflué, à commencer par le fait qu'Apple et Google ont interdit cette application dans leurs stores d'applications respectifs. Il est donc beaucoup plus difficile pour les utilisateurs potentiels d'installer Parler et de rejoindre le réseau social. De son côté, Google a justifié cette décision en affirmant que des messages incitant à la violence continueraient d'y être publiés.
Comme si cela ne suffisait pas à Parler, Amazon, un autre Gafam, a frappé le service encore plus fort. Lundi soir, l'application, qui est hébergé sur les Amazon Web Services (AWS), a vu ses serveurs être mis hors service. Depuis lors, les lumières sont éteintes chez Parler, et selon les récentes déclarations du PDG, ils ont travaillé plus longtemps que prévu pour régler ce problème. La société a depuis déclaré vouloir attaquer Amazon en justice "cette décision motivée par des motifs politiques et par la volonté de réduire la concurrence au bénéfice de Twitter."
Seul contre tous
Jusqu'à présent, Parler ne se pas gênait pas d'être le frangin rebelle de Twitter, mais cela pourrait changer. Après tout, l'application ne trouve pas d'hébergeur, aucune entreprise ne veut collaborer avec Parler, et même leurs propres avocats les ont lâchés. C'est donc exactement le bon moment pour un scandale concernant la vie privée!
En effet, sans surprise, ils ont été assez laxistes en matière de respect de la vie privée et de sécurité sur l'application, à tel point que des militants ont réussi à détourner 70 TBytes de données des utilisateurs de Parler, comme le rapportent nos collègues allemands de Golem. Messages, photos, vidéos, tout était là, et cela risque de devenir dangereux, surtout pour ceux qui ont participé aux événements de mercredi dernier à Washington.
Afin d'obtenir le statut de "citoyen vérifié" sur Parler, les utilisateurs devaient télécharger le recto et le verso de leur permis de conduire. Ainsi, les services de police compétents, auxquels toutes ces données sont mises à disposition, se frottent probablement les mains avec joie.
Déjà la fin pour Parler?
On peut donc conclure que Parler est actuellement en crise, que la plateforme n'est pas téléchargeable via Google Play ou l'App Store d'Apple, que personne ne veut travailler avec eux- pour l'instant- et qu'une énorme montagne de données d'utilisateurs avec un contenu à caractère criminel finira par se retrouver entre les mains des services de police chargés de poursuivre les participants aux événements du Capitole. Probablement pas la meilleure semaine dans la vie de John Matze, le PDG de Parler.
Mais on peut aussi spéculer sur la manière dont cette plateforme parviendra un jour à s'approcher de la pertinence qu'elle a réussi à atteindre ces dernières semaines et ces derniers mois. Il est fort possible que Parler ne se remette pas de ce coup et que les utilisateurs passent au prochain service qui leur permettra d'exprimer librement leurs opinions.
Nous ferons un autre article sur ce sujet et nous nous demanderons ensuite si les géants de la tech qui ont agi collectivement ici n'ont pas prouvé par cette même action qu'ils sont devenus trop dominants. N'hésitez pas à nous faire part de votre opinion dans les commentaires et à nous dire ce que vous pensez de Parler et de ce qui s'est produit.
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Cet article a été traduit de l'allemand puis adapté éditorialement par Florian Philon. La version originale écrite par Carsten Drees a été intialement publiée sur NextPit.de le 11 Janvier 2021.
Source : New York Times, Spiegel
Avec les décisions scandaleuses des réseaux sociaux américains, la liberté d'expression est clairement bafouée, mais chacun pourra constater que cela va toujours dans un seul sens. Car pendant que l'on censure et musèle tous ceux qui sont dans le camp soi-disant "populiste" et anti-bien-pensance, combien d'individus dangereux de mouvance islamiste et autres tarés peuvent continuer à proférer leurs propos véritablement haineux ? D'innombrables. À commencer par l'ancien premier ministre de la Malaisie qui a récemment appelé les musulmans à tuer des millions de Français. Il n'a pas été banni des réseaux sociaux pour autant ! Deux poids, deux mesures.
Il ne restera bientôt plus aux Américains que la solution d'utiliser le réseau social russe VK s'ils veulent pouvoir s'exprimer librement, un comble ! Je m'y suis inscrit il y a des mois et l'utilise quotidiennement à la place de Facebook et de Twitter, il fonctionne parfaitement. De nombreux Français s'y inscrivent quotidiennement, c'est maintenant le seul réseau social où l'on peu s'exprimer sans craindre une quelconque censure.
Il n'y a pas que des individus dangereux qui profèrent des déclarations indignes et contraire à ce qu'ils "défendent" ailleurs.
Le groupe écologiste de la municipalité de Paris a été jusqu'à ressortir une loi scélérate de 1934 pour empêcher de maintenir la mémoire de Samuel Paty qui permet de reculer de cinq ans une appellation nouvelle pour une rue de Paris. Tout ça pour ne pas vexer les musulmans qui aurait soit disant du mal avec nos lois et notre éthique concernant la laïcité et l'universalisme dont eux se réclament par ailleurs.
A trop vouloir défendre les dominés dans n'importe quelle situation et n'importe comment on peut aller jusqu'à accepter l'inacceptable. Les musulmans méritent une bien meilleure défense que ce genre d'initiative stupide et contre-productive.
Je suis assez d'accord avec l'idée de la défense par procuration des dominés par les dominants, qui surjouent la carte de l'autoflagellation et de la surresponsabilisation pour compenser leur "privilège".
Mais pour moi, c'est un faux débat de compter les points comme un match de basket.
Mais ça va de paire avec la décision de bannir des utilisateurs. Twitter ne pourra jamais revenir en arrière, et il va devoir faire preuve de beaucoup plus de transparence et de clareté dans ses règles de modération.
Un peu comme Twitch. Si on bannit des gens, cette modération ne peut pas être à géométrie variable. Il faut des règles claires, des règles accessibles à tous et surtout des sanctions systématisées, proportionnées et surtout appliquées de manière généralisée. Ce qui n'est pas le cas pour l'instant.
Les écolos d'EELV....des opportunistes collabos islamo-gauchistes qui jouent avec la nitroglycérine et qui se prendront le boomerang en pleine tronche, ce n'est qu'une question de temps.
Décidément, tes commentaires sont de moins en moins construits. C'est dommage, j'appréciais (sincèrement) pas mal tes interventions sur la tech. J'espère que c'est simplement dû au climat politique tourmenté et que ça va se calmer.
C'est exactement ça... et le retour de bâton va être terrible.
Quand on a abandonné ses idéaux (ceux de la modernité) proclamé par la Révolution française : liberté, égalité, fraternité et complété par la laïcité, c'est-à-dire la tolérance religieuse, on ne défends plus que des idées limitées à la défense des minorités qu'elles qu'elles soient en oubliant aussi les plus faibles même s'ils représentent une majorité de citoyens.
De même pour l'universalisme qui n'est devenu plus qu'un slogan creux dépourvu de tout ce qu'il a pu représenter de beau et d'ambition véritablement démocratique.
J'apprécie beaucoup la portée des idées écologistes mais beaucoup moins ceux qui se sont arrogés la défense de celles-ci... enfin la plupart, et là, je parle surtout de leurs dirigeants. C'est vrai que j'ai beaucoup d'amis de ce bord et je ne conserve que ceux qui ont vu clair dans ces manigances frauduleuses... enfin j'essaie et ce n'est pas facile !
Ce que j'en pense ?
La même chose que la chancelière allemande Angela Merkel (je n'ai pas l'habitude de dire du bien de l'Allemagne alors autant en profiter) qui se pose des questions sur le pouvoir des réseaux sociaux et leurs capacités à la fois de tout se permettre sans s'occuper des lois des pays où ils sont hébergés et EN MÊME TEMPS la censure quand cela pue trop fort.
Je m'étonne même de la tiédeur des propos de l'article.
La fois précédente, Antoine avait été bien plus explicite et direct et je ne peux que le remercier de sa prise de position. J'en attendais autant...
Ça fait quand même deux compliments pour un reproche 😉
Je suis à deux doigts de l'encadrer ce commentaire.
J'aime les gens qui disent ce qu'ils pensent quitte à prendre quelques risques... enfin surtout quand ils pensent comme moi 😉