Vous aussi vous faites du doomscrolling? Comment déconnecter face à l'actu qui déprime?
De la Covid-19 à la guerre en Ukraine, il y a de fortes chances que vous consultiez nerveusement les sites d'information et les réseaux sociaux et soyez de plus en plus exposés à des "mauvaises nouvelles". On appelle ça le "doomscrolling" et ce n'est pas tip top pour votre bien-être numérique, on ne va pas se le cacher.
Les technologies modernes, et en particulier les smartphones, nous aident à nous connecter d'une manière qui était inimaginable jusqu'à très récemment. La quantité d'informations auxquelles nous pouvons accéder est sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Ainsi, lorsqu'un événement majeur se produit quelque part, l'information se répand comme une traînée de poudre.
Mais vouloir savoir ce qui se passe est quelque chose de naturel. Nous avons simplement besoin de savoir ce qui se passe dans le monde pour prendre des décisions plus éclairées. Malheureusement, l'environnement technologique dans lequel nous recherchons ces informations peut être très néfaste pour notre santé mentale.
Doomscrolling, un virus mental
Je ne vais pas m'étendre sur la façon dont les médias et les réseaux sociaux peuvent nuire à notre santé mentale au sens classique du terme, mais sur les dangers qui découlent de la possibilité d'accéder à de telles quantités d'informations.
Parce que l'information demande à notre cerveau de travailler très dur pour la catégoriser et la mettre en contexte. Mais lorsque les informations que nous recevons sont négatives, alors elles peuvent vous épuiser encore plus, ce qui ne nous empêche pas d'en redemander, au contraire! Dans les années 70, certains chercheurs parlaient de syndrome du grand méchant monde ou "Mean world syndrome", une sorte de biais de confirmation qui nous amène à croire que le monde est plus dangereux et plus sombre qu'il n'est vraiment.
Le doomscrolling, le fait de "scroller" ou faire défiler son fil d'actualité à la recherche d'informations sur des désastres ou "doom" est à la fois une cause mais aussi un produit de ce biais cognitif détaillé ci-dessus.
Certains médias et les créateurs de contenu le savent très bien et s'attachent à présenter les dernières actualités plutôt que la vérification des faits, avec des titres clickbait qui déclenchent nos mécanismes d'anticipation.
Les utilisateurs peuvent passer d'innombrables heures à faire défiler leur flux d'informations à la recherche des derniers développements négatifs. Le résultat est ce que l'on appelle aux US le Headline stress disorder, le trouble du stress lié aux titres (les titres d'articles de presse) qui décrit une série de symptômes de fatigue et d'anxiété qui se manifestent chez les utilisateurs qui continuent à lire des actualités négatives.
Peut-on s'autoréguler face au doomscrolling?
Puisque NextPit est un site web concentré sur la tech, nous allons aborder cette question sous cet angle et sous cet angle uniquement. Les smartphones disposent d'outils pour vous aider à combattre la démangeaison de faire défiler plus loin. Les outils de bien-être numérique sont correctement mis en œuvre dans les deux écosystèmes, Android et iOS, et c'est le bon moment pour commencer à les utiliser.
Tout d'abord, être conscient du problème et suivre son niveau de stress peut être l'outil le plus efficace pour lutter contre les effets négatifs de l'actualité. Plusieurs smartwatches proposent des mesures de "surveillance du stress". Si vous remarquez une hausse de votre niveau de stress sans explication apparente, vous devriez peut-être faire plus attention au contenu que vous consommez.
Surveiller vos habitudes grâce à des tableaux de bord de bien-être numérique est le moyen le plus simple de trouver l'origine de ce stress: regardez combien d'heures vous passez sur différentes plateformes comme TikTok, Twitter, Facebook et YouTube et essayez de vous fixer des limites personnelles. Si vous avez du mal à arrêter de lire les actualités avant de vous coucher, cela peut aussi être un signe qui doit vous sensibiliser.
Mais le solutionnisme tech n'est pas non plus un remède miracle, en aucun cas. Il existe quelques bonnes pratiques de consommation de l'actualité que vous pouvez suivre, comme être conscient du contenu que vous consommez, éviter de lire les actualités avant de dormir et équilibrer les articles positifs et négatifs, et lire une grande variété de sujets.
Mais ce n'est pas le rôle de NextPit de vous dire quoi lire, regarder ou écouter ni comment le faire. Eh puis vous faites bien ce que vous voulez hein. Si vous voulez scroller, scrollez-donc! L'idée est juste de parler de l'éventuelle ou la potentielle fatigue mentale qui peut survenir lorsqu'on envisage l'information comme un produit de divertissement.
Mais maintenant, je m'en remets à vous. Pensez-vous faire du doomscrolling? Vous ressentez du stress ou de la fatigue mentale face à l'actu dernièrement? Ou peut-être que vous arrivez à décrocher et à ne pas tomber dans la spirale de l'information, dans ce cas, partagez vos conseils!
Mon "moment" et moyen d'information utilisé (et préféré) est l'auto-radio entre 3 h 15 et 8 h 15 et France-Culture de préférence.
Cela me permet d'éviter (en grande partie) les sollicitations intempestives et bien réelles de mon smartphone d'autant que je n'ai pas de TV.
Les infos Google sont tellement putaclic que rien que les titres me font fuir. Même si je dois avouer qu'il m'a fallu un certain temps pour y parvenir...
Certaines chaînes YouTube qui savent prendre le temps du recul, développer leurs idées peuvent dans leurs vidéos m'amener à réfléchir sur les thèmes "chauds" de l'actualité et c'est bien ce que je leur demande.
Peut-être que mes 63 ans m'aide aussi 😉
Perso, depuis que je me suis "spécialisé" dans la tech, je consomme très peu d'info généraliste (je suis d'ailleurs nettement moins politisé que par le passé, peut-être aussi du fait de mon expatriation).
Je n'ai pas de TV donc je ne mate pas les chaînes d'info en continu. Je n'ai plus aucun abonnement à la presse géné, je continue de lire les articles gratuits en presse quotidienne nationale. Par contre, je consomme pas mal sur Youtube, surtout les médias tradis/mainstream pour les formats plus approfondis mais aussi les pastilles de vulgarisation.
Je mate aussi quelques indépendants, pareil pour les sujets de fond, pour creuser une grosse thématique (pas forcément journalistes mais plutôt experts dans un domaine qui recontextualisent l'actu, souvent en corrigeant les raccourcis faits dans certains médias).
Et bizarrement, je continue de consommer plus de news franco-centrées et très peu de news locales (Berlin ou Allemagne) alors que ça fait désormais plus de 2 ans que j'ai quitté la France lol.