Google accepte de réduire sa commission Play Store pour certaines apps et ce n'est pas pour rien
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Google a annoncé mercredi 23 juin le lancement d'un programme, Play Media Experience, censé permettre à certains développeurs d'applications multimédia (streaming vidéo, musique, etc...) d'échapper en partie à la commission de 30% pratiquée prélevée sur les achats passés via le Play Store.
- Le programme Play Media Experience permet de réduire la commission de 30 à 15%
- Google impose certaines conditions d'éligibilité comme la nécessité d'avoir 100.000 installations mensuelles
- Google incite fortement les développeurs candidats au progamme à assurer la compatibilité Google TV, Wear OS et Android Auto de leurs apps
Croulant sous les plaintes antitrust aux Etats-Unis et en Europe, Google (et Apple) tentent de montrer patte blanche sans réussir à totalement cacher leurs griffes. En mars, Google a par exemple annoncé baisser sa commission de 30 à 15% sur le premier million de dollars d'achats généré par une app à partir du 1er juillet prochain.
Cette fois-ci, le Gafam a annoncé l'ouverture de son programme Play Media Experience dont le but est de développer et d'harmoniser l'offre de contenu multimédia et sa consommation sur les différents produits et OS de l'écosystème Google. En gros, faire en sorte de pouvoir mater une vidéo, écouter un livre audio ou une playlist musicale via une application tierce optimisée pour smartphone, montre connectée, smart TV et autre.
Harmoniser la consommation de contenu multimédia au-delà du smartphone
Le but premier n'est donc pas de faire faire des économies aux développeurs. Non, la réduction de la commission du Play Store n'est qu'une carotte pour inciter (forcer?) les développeurs à assurer une compatibilité de leurs apps avec Android Auto, Google TV et Wear OS. Cette incitation diffère selon le type de média proposé par l'app:
- Vidéo: le but est de proposer du contenu de haute qualité pour le salon. Google veut des intégrations avec Android TV, Google TV et Google Cast.
- Audio: le but est que les apps de musique sur abonnement et les services audio fonctionnent partout. Google veut des intégrations avec Wear OS, Android Auto, Android TV et Google Cast.
- Livres: le but est que l'expérience de lecture soit "convaincante sur des écrans plus grands". Google veut une expérience optimisée sur tablette, les appareils pliables et une intégration avec le nouvel espace de divertissement "Entertainment Space."
"Grâce à ces intégrations, nous offrons de nouvelles possibilités de découverte et de réengagement aux développeurs afin d'accélérer leur croissance globale sur le Play Store et nous offrons des frais de service de 15% pendant la durée du programme, tout cela pour aider les développeurs à offrir des expériences de qualité supérieure."
Quid des développeurs indé les plus concernés par la commission?
On comprend bien la nature obligatoire des conditions "non obligatoires" posées par Google pour bénéficier de ce programme.
Mais le géant américain a aussi posé certaines conditions d'éligibilité très claires pour s'inscrire au programme Play Media Experience. La plus notable d'entre elles est la nécessité pour l'application de générer plus de 100.000 installations actives par mois et d'être bien classée dans le Play Store.
Comme expliqué plus haut, ne sont concernées que les applications offrant du contenu vidéo, audio ou littéraire premium (pas d'UGC, de contenu généré par les utilisateurs). Les principaux bénéficiaires de ce programme seront donc des développeurs d'applications mainstream généralement payantes ou avec des achats-in app.
Pas sûr donc que cela vienne "moraliser" le Play Store et faciliter la vie des développeurs indépendants, soit les plus concernés par l'enjeu de la commission de 30%.
Via : 9to5google
Quand on veut parler de morale (ou seulement d'affichage) dans le monde économique d'aujourd'hui, il n'est pas trop difficile de découvrir "des trous dans la raquette" dans la solution adoptée.
L'efficacité recherchée nécessite bien quelques sacrifices mais demandés toujours aux mêmes.