Test du OnePlus 9 Pro: Le flagship de la maturité
Viser la lune, ça ne lui fait pas peur. Le OnePlus 9 Pro lancé ce mardi 23 mars est censé être la fusée Apollo qui permette à OnePlus de combler l'écart avec ses concurrents Android haut de gamme. Un écart essentiellement creusé par les performances en photo que OnePlus veut enjamber d'un "grand pas" avec son partenaire Hasselblad. Le OnePlus 9 Pro est-il donc enfin le flagship complet qu'on attendait? La réponse dans mon test complet.
Plus
- L'écran Fluid Amoled 120 Hz
- Le Snapdragon 888
- La Warp Charge filaire 65 W et sans-fil 50 W
- Le module photo polyvalent
- De nets progrès sur le traitement d'image
- IP68
- Chargeur 65W inclus
Moins
- Le design classieux mais trop convenu
- Le zoom encore trop limité
- Le mode "gaming pro" trop gadget
Mon avis sur le OnePlus 9 Pro en bref
Le OnePlus 9 Pro n'est évidemment pas le premier flagship du constructeur. Cela fait au moins deux ans que OnePlus a entamé sa montée en gamme et donc en prix. Mais, surprise, cette année, le catalogue semble également s'être stabilisé. Ainsi, avec un OnePlus 9 de base à 719 et un OnePlus 9 Pro à 919 euros, les prix ont augmenté de 20 euros par rapport aux OnePlus 8 et OnePlus 8 Pro de l'an dernier.
Snapdragon 888, écran Fluid Amoled QHD+ avec taux de raffraîchissement de 120 Hz, quadruple module photo 48+50 MP et batterie de 4500 mAh. On retrouve donc la recette "classique" d'un flagship avec un prix à peine supérieur à celui d'un Samsung Galaxy S21 de base (859 euros) qui lui-même marquait déjà une baisse de prix par rapport au S20 de l'an dernier.
Sur le papier, on part donc sur un très bon rapport qualité/prix pour un smartphone premium ou flagship, à la manière de ce que propose le Xiaomi Mi 11. Mais ça, ce n'est pas nouveau. Qu'est-ce qui a changé avec le OnePlus 9 Pro pour que j'en fasse des tonnes avec mes métaphores spatiales au début de l'article?
Historiquement, les performances en photo des précédents flagships de OnePlus qui jouaient toujours en défaveur du constructeur lorsqu'on le comparait aux cadors que sont Samsung, Huawei ou même Xiaomi. Et tout le tapage marketing autour du fameux module photo OnePlus x Hasselblad montre que le constructeur sait pertinemment ce qu'il lui manquait pour être un big player à part entière sur le marché haut de gamme.
Un design très soigné mais aussi très convenu
Le OnePlus 9 Pro présente un design finalement assez classique pour un flagship avec l'habituel tryptique écran incurvé/dos en verre brillant/tranches métallisées.
En bref, j'ai aimé:
- le coloris Morning Mist argenté et son effet miroir
- l'écran incurvé
- le module photo assez fin en reflief
- certification IP68
En bref, je n'ai pas aimé:
- pas de port microSD
- design très convenu
Pour mon test, j'ai eu droit au coloris Morning Mist aux tons argentés et noirs dont les reflets créent un effet miroir très sympa. J'ai aussi l'impression que le revêtement au dos s'aventurait à opérer un dégradé en diagonale en partant du coin supérieur gauche. Sur cet axe, la surface au dos devient de plus en plus opaque, un peu comme une brume matinale finalement. En tout cas l'effet est très réussi.
L'écran est certes incurvé, un choix qui n'est plus du tout aussi populaire qu'auparavant mais l'inclinaison sur chaque tranche latérale reste assez subtile, à la manière du verre 2.5D utilisé par Samsung. Le smartphone est par ailleurs assez fin et assez léger pour un OnePlus avec 192 grammes (contre 199 pour le OnePlus 8 Pro).
Le module photo au dos reprend le design des précédents OnePlus 8/8 Pro/8T avec un îlot rectangulaire. Les capteurs ultra grand-angle et principal sont juchés l'un sur l'autre verticalement tandis que le capteur monochrome et le téléobjectif sont alignés horizontalement juste en dessous, surmontés de la sérigraphie "Hasselblad".
Je n'ai constaté aucun jeu en survolant les boutons de volume et d'alimentation de mes doigts, le cliquetis du "Alert Slider" est ferme et net et que dire du retour haptique si ce n'est qu'il est jouissivement (oui, chacun son fétichisme, ne jugez pas) précis, ni ronflant ni sec.
Allez, j'arrête mes envolées lyriques sur une simple brique de verre et je conclue cette section en saluant la présence d'une certification IP68 pour l'étanchéité tout en regrettant l'absence d'un port microSD, presque systématique sur cette gamme de prix.
Globalement, le design du OnePlus 9 Pro est vraiment très convenu, un peu trop à mon goût. Je ne sens pas assez de différences par rapport aux itérations de l'an dernier. Mais le très beau coloris et ses effets métallisés sont tout à fait dignes d'un smartphone premium.
Un écran Amoled LTPO plus fluide et moins énergivore
Le OnePlus 9 Pro embarque un écran Fluid Amoled de de 6,7 pouces d'une résolution QHD+ de 1440 x 3216 pixels, soit 525 ppi, au format 20:9. On retrouve également un taux de raffraîchissement de 120 Hz adaptatif, une luminosité maximale de 1300 nits ainsi qu'un taux d'échantillonnage tactile de 360 Hz.
En bref, j'ai aimé:
- le taux de raffraîchissement de 120 Hz
- le taux d'échantillonnage tactile Hyper Touch de 360 Hz
- la luminosité max de 1300 nits
En bref, je n'ai pas aimé:
- le taux de raffraîchissement adaptatif "intelligent"
Comme presque toujours sur un flagship OnePlus, l'écran Amoled est d'excellente facture qui bénéficie d'une mise à jour de la technologie Fluid Display dans sa version 2.0. L'ajout majeur est l'intégration de la technologie LTPO (low-temperature polycrystalline oxide) pour la fabrication du backplane (en gros une partie antérieure de l'écran qui accueille tout le réseau de transistors chargés d'allumer et d'éteindre chaque pixel).
Ce composant intervient donc directement sur le taux de raffraîchissement, la résolution de l'écran et son impact sur la batterie. Et le procédé LTPO est censé rendre l'écran du OnePlus 9 Pro moins énergivore ainsi que plus réactif et stable en matière de framerate. Je sais, ça fait beaucoup d'anglicismes.
Et pour le coup, je dois dire que l'écran du OnePlus 9 Pro était tout à fait fluide et que l'expérience de navigation tout comme en jeu était optimale. D'autant que le taux d'échantillonnage tactile de 360 Hz, le nombre de fois par seconde que l'écran enregistre un contact tactile, rend les commandes plus précises et réactives.
En revanche, je suis un peu plus dubitatif face au taux de raffraîchissement adaptatif. En activant le compteur de FPS natif d'Android 11, j'ai pu constater qu'on passait bien de 120 Hz sur Call of Duty: Mobile à 60 Hz sur Youtube ou Netflix. Mais OnePlus annonce que son taux peut varier jusqu'à 1 Hz pour la lecture de texte ou le visionnage de photos.
Je n'ai pas réussi à atteindre ces valeurs. En fait, le taux le plus bas auquel j'ai pu descendre est 30 Hz et ce, uniquement lorsque j'utilisais le clavier dans certaines applications de messagerie ou simplement dans des barres de recherche sur Google, Maps, Spotify ou Youtube.
OnePlus utilise généralement des dalles Samsung pour ses écrans qui sont toujours parmi les plus lumineux du marché. Non pas qu'un bon écran soit celui qui vous crame la rétine mais celui qui reste suffisamment lisible en toutes circonstances. Les 1300 nits affichés par OnePlus sont dans le haut du panier, bien que l'écran du Samsung Galaxy S21 Ultra ait atteint les 1500 nits.
L'écran du OnePlus 9 Pro embarque également toute une palanquée de fonctions comme le MEMC (ajouter des frames pour fluidifier l'affichage), le HDR10+, la profondeur de couleurs 10-bits, détection de lumière ambiante etc... Autant de fonctions qu'il m'est impossible d'évaluer vu les moyens et le temps à ma disposition.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé l'écran du OnePlus 9 Pro d'excellente facture. Je ne suis pas convaincu par tout le marketing autour du taux de raffraîchissement adaptatif et intelligent. Mais l'expérience multimédia est parmi les plus fluides du marché.
La puissance du Snapdragon 888 et le mode "gAmInG pRo"
Le OnePlus 9 Pro embarque le Snapdragon 888, le dernier SoC 5G haut de gamme de Qualcomm. On retrouve la structure tri-cluster avec un Cortex-X1 cadencé à 2.84 GHz, trois Cortex-A78 cadencés à 2.42 GHz, et quatre Cortex-A55 à 1.8 GHz.
En bref, j'ai aimé:
- jouer à certains jeux en 90 ou 120 FPS
- la puissance brute du Snapdragon 888
En bref, je n'ai pas aimé:
- le mode Fnatic qui n'augmente pas notablement les performances
- le framerate assez instable après 30 minutes de jeu
Comme pour le Xiaomi Mi 11, certains benchmarks graphiques ne marchent pas puisqu'ils sont dépassés par rapport au Snapdragon 888. Mais vous vous doutez qu'en termes de puissance brute, le OnePlus 9 Pro se classe dans le très haut du panier.
OnePlus 9 Pro
Benchmarks | OnePlus 9 Pro | Xiaomi Mi 11 | Samsung Galaxy S21 Ultra |
---|---|---|---|
3D Mark Wild Life | 5670 | 5702 | 7373 |
3D Mark Wild Life Stress Test | 5698 | 5697 | 5175 |
Geekbench 5 (Simple / Multi) | 1112/3633 | 1085/3490 | 942 / 3407 |
Mémoire PassMark |
31891 | 26.333 | 31.752 |
Disque PassMark |
112370 | 120.430 | 81.108 |
J'ai d'ailleurs réalisé 3 sessions de tests sans et 3 avec les modes "gaming pro" et Fnatic, censés améliorer les performances. Le benchmark que j'ai utilisé n'a montré aucune différence notable. J'y ai déjà consacré un article plus détaillé, mais hormis le mode performance de Huawei, je ne trouve que peu d'utilité aux différentes options qui promettent de "booster" votre expérience de jeu.
Je salue cependant le menu contextuel du mode gaming pro, qu'on peut faire apparaître en pleine partie en swipant depuis le coin supérieur gauche du smartphone tenu en mode paysage. La fonction de création de clips rétroactivement, après une phase de gameplay épique, est un ajout très sympa.
En revanche, il faudra m'expliquer l'utilité de pouvoir afficher WhatsApp, Telegram ou encore Instagram en fenêtré lorsque vous êtes en train de jouer.
Si la plupart des tests de 3DMark ne marchaient pas sur le OnePlus 9 Pro parce qu'il était trop puissant, les benchmark Wild Life et Wild Life Stress Test de 3DMark ont bien fonctionné.
Ces deux tests simulent une utilisation gaming intense du smartphone sur une courte durée (1 minute) pour Wild Life et sur une longue session (20 minutes) pour Wild Life Stress Test. L'idée est de voir à quel point le smartphone est capable de maintenir un niveau de performances constant dans un scénario "extrême" à court puis long terme.
Et sur le test Wild Life d'1 minute, les performances du OnePlus 9 Pro étaient pour le moins mitigées en termes de stabilité. Un framerate qui fluctue entre 24 et 42 FPS alors que la température est restée à peu près constante et en deçà du seuil de surchauffe, ce n'est pas foufou. Surtout quand OnePlus se targue d'être l'un des seuls constructeurs à permettre de jouer à certains jeux en 90 voire 120 FPS.
Sur le benchmark Wild Life Stress Test de 20 minutes, on peut noter une abrupte chute des performances dès la quatrième boucle de test (donc 4 minutes). Si vous observez l'infographie au milieu de l'illustration ci-dessous, vous pouvez constater que l'écart entre la première boucle de test (courbe verte) et la seizième (courbe mauve) est vraiment notable.
À mesure que la température monte, les choses empirent et le framerate part dans tous les sens et descend jusqu'à 20 FPS aors que le smartphone dépasse à peine les 40°C. Quand on sait que des smartphones gaming peuvent maintenir des performances élevées sous 50°C voire plus, on se dit que cette niche a peut-être de l'avenir.
OnePlus a pourtant repris les bases du OnePlus 8T pour le système de refroidissement en agrandissant la chambre à vapeur et en utilisant des couches de graphite plus épaisses ainsi que des films de cuivre plus grands pour mieux gérer le contrôle de température.
Impossible en l'état de vérifier ces dires puisque je n'ai pas démonté le smartphone mais je laisse cette cruelle mais nécessaire tâche aux spécialistes que vous connaissez probablement déjà tous. Concrètement, le OnePlus ne surchauffe pas trop mais semble avoir un peu trop poussé la sensibilité de son thermal throttling.
Rassurez-vous, je n'ai ressenti aucun ralentissement durant mes longues sessions de jeu quotidiennes d'1h30 environ. Je n'ai pas non plus perçu de sérieux drops de framerate de mes propres yeux. Encore une fois, je rappelle que ces benchmark Wild Life simulent un usage peu réaliste et vraiment intense que la plupart des utilisateurs ne pratiqueront de toute façon pas.
Le OnePlus 9 Pro est donc évidemment un smartphone haut de gamme parmi les plus puissants du marché. Le mode gaming pro est superflu selon moi, hormis sa fonction de clips rétroactifs et le contrôle de température est peut-être un peu trop sévère en limitant trop vite ou trop tôt les performances.
Le module photo est Hasselgood
Le OnePlus 9 Pro embarque un quadruple module photo co-développé avec Hasselblad dont la fiche technique est la suivante:
- objectif principal grand-angle 48 MP: Sony IMX789, 1/1.43" (taille capteur), 2,24μm (taille pixel avec binning 4 en 1), EIS/OIS, ouverture f/1.8, équivalent 23mm
- objectif ultra grand-angle 50 MP: Sony IMX766, 1/1.56" (taille capteur), lentilles free form, ouverture f/2.2, équivalent 14mm
- téléobjectif 8 MP: ouverture f/2.4, 1.0μm (taille pixel)
- capteur monochrome 2 MP
Sur les OnePlus 9 et OnePlus 9 Pro, la collaboration avec hasselblad est uniquement logicielle comme c'est le cas entre Huawei et Leica. On reste donc sur le même capteur principal Sony IMX689 déjà présent sur les OnePlus 8, 8 Pro et 8T. Le OnePlus 9 Pro bénéficie cependant d'un capteur plus récent avec le Sony IMX789.
Le point d'orgue de ce module photo hasselblad est la colorimétrie. OnePlus promet que sa nouvelle solution de calibration naturelle des couleurs, qui s'appuie sur le savoir-faire de hasselblad, va donner des photos plus fidèles, donc plus réalistes.
En bref, j'ai aimé:
- le contraste et la plage dynamique en grand-angle
- la polyvalence de l'ultra grand-angle+grand-angle+téléobjectif
En bref, je n'ai pas aimé:
- zoom encore trop limité
- incohérences colorimétriques entre les différentes optiques
Les photos du OnePlus 9 Pro avec le capteur principal
Le point fort du capteur principal 48 MP est la prise en charge du double ISO natif, du 12-bit RAW qui est apparemment le nouveau buzzword pour photophiles (comprenez BEAUCOUP de couleurs dans une photo) et du DOL-HDR. Le DOL pour "Digital Overlay", consiste à prendre plusieurs clichés avec différentes valeurs d'exposition puis de les combiner pour optimiser la plage dynamique.
Et de jour, je dois dire que j'ai été plutôt séduit par la très bonne gestion des plages dynamiques complexes. Admirez ce mariage des ombres des bâtiments de l'ancienne galerie nationale qui ne noient pas la scène encore éclairée par le soleil d'une fin d'après-midi berlinoise.
Je trouve que le module photo a malgré tout tendance à flatter un peu trop le vert de l'herbe ou le bleu du ciel, sans non plus trop saturer les couleurs. Mais ce n'est pas non plus le rendu le plus pur, le plus réaliste. Ce dont je me moque un peu à titre personnel tant que la colorimétrie ne semble pas trop artificielle, ce qui est loin d'être le cas ici.
Le capteur principal opère un pixel binning 4 en 1 avec la technologie 2x2 OCL de Sony, qui consiste à superposer une seule micro-lentille par dessus chaque groupe de 4 pixels au lieu d'en avoir une par pixel. La mise au point est ainsi plus rapide et plus précise.
Vous avez la possibilité de prendre des clichés en pleine résolution, soit en 48 MP au lieu de 12 MP. Mais je n'en ai pas ressenti le besoin ni l'envie vu le rendu des clichés à l'exposition nettement moins bien gérée.
Le niveau de détails est toujours satisfaisant et, bien qu'on puisse voir quelques artefacts de flou de mouvement liés à l'eau en bas, au centre de l'image ci-dessous, je trouve que la surface de la Sprée est suffisamment et que le bruit numérique reste donc très contenu.
Habituellement, les précédents flagships de OnePlus avaient cette fâcheuse tendance à dresser un voile par dessus les clichés, essentiellement dû à un lissage trop agressif. L'IA tentait maladroitement de réduire le bruit numérique mais faisait perdre toute aspérité aux clichés. C'est peut-être le plus gros progrès que j'aie pu constater sur ce module photo, ce voile de lissage a presque disparu, selon moi.
Les photos du OnePlus 9 Pro en ultra grand-angle
On retrouve également un objectif ultra grand-angle de 50 MP Sony IMX766 sur les deux modèles, le OnePlus 9 et OnePlus 9 Pro. C'est là aussi un "upgrade" par rapport au capteur 48 MP OnePlus 8 Pro. La principale différence concerne l'intégration de lentilles dites "freeform."
Il s'agit de plusieurs lentilles à la surface irrégulière et superposées de manière asymétrique par rapport à leur axe. L'idée est orienter la lumière captée de sorte à limiter l'effet de distorsion propres aux optiques à grand FOV.
Ici, OnePlus promet de contenir l'effet de distorsion à moins de 1%. Un chiffre qui ne veut pas dire grand chose en l'état mais le design freeform sur un objectif ultra grand-angle a déjà fait ses preuves sur le Huawei Mate 40 Pro, par exemple.
Je ne vais pas me lancer dans des mesures absurdes de pourcentage même si mon confrère Stefan va sûrement me taper sur les doigts en me sortant une formule scientifique qui coule de source. Je me base sur mon ressenti et mes observations à l'œil nu.
Je ne peux donc pas vous dire que la distorision aux bords de l'image est inférieure à 1%, mais je peux dire qu'elle est suffisamment limitée pour que je ne la remarque pas.
En revanche, il faut évidemment noter une baisse du niveau de détails qui est logique sur ce genre d'optiques. En revanche je regrette également un manque de cohérence en termes d'exposition et de colorimétrie entre les cichés grand-angle et ultra grand-angle.
L'image ci-dessous illustre parfaitement ce soucis d'incohérence. Observez le bleu du ciel et l'ocre du bâtiment, les couleurs sont bien plus fades en ultra grand-angle et le cliché paraît presque surexposé déséquilibrant la plage dynamique et le contraste.
Les photos du OnePlus 9 Pro en zoom
Encore une fois, le OnePlus 9 Pro conserve l'exclusivité du téléobjectif dédié. Cet objectif (équivalent 77mm) est capable d'un zoom optique x3,3 et numérique jusqu'à x30. Il dispose également de la stabilisation optique (OIS) pour limiter le flou de mouvement.
Tant qu'on reste dans les sentiers battus du grossissement optique x3,3, la perte de détails reste limitée. J'ai tenté de pousser jusqu'à x10 qui est la limite de ce que peut produire le téléobjectif sans être inexploitable. On tout de suite que les clichés sont plus bruyants mais ils restent tout à fait corrects à mes yeux.
Pour autant, on n'est clairement pas au niceau d'un photophone de Huawei ou de Samsung. J'ai aussi constaté des soucis de mise au point qui pouvait être assez capricieuse une fois dépassé le grossissement x3,3.
Les clichés en x30 sont presque tous inexploitables et totalement badigeonnés d'une bouille de pixels sans aucun détail. Alors certes, il n'y a pas grand monde qui s'amuse à faire des zoom x30 de droite à gauche et j'ai sûrement gardé mes habitudes d'enfant gâté lorsque j'utilisais le Galaxy S21 Ultra et son zoom x5 et x10 ultra polyvalent.
Mais je trouve dommage de ne pas avoir une optique avec une plus grande résolution et une ouverture plus grande genre f/2.0 au lieu de f/2.4 pour capter plus de lumière et donc plus de détails. Regardez l'image ci-dessous et notez la différence de colorimétrie et d'exposition entre les deux photos en haut à gauche (grand-angle) et à droite (zoom x3,3). La balance des blancs est beaucoup plus froide et on sent que l'objectif ne capte pas autant/suffisamment de lumière.
Les photos du OnePlus 9 Pro de nuit
De nuit, j'ai trouvé que le OnePlus 9 Pro se comportait assez bien. Le mode nuit dédié, NightScape, ne fonctionne qu'avec les objectifs ultra grand-angle et principal grand-angle. Mais dans de bonnes conditions de lumière, avec des éclairages urbains, il ne force pas trop sur l'exposition et les clichés restent "naturellement" nocturnes.
Je trouve que le OnePlus 9 Pro gère d'ailleurs plutôt bien les fortes sources lumineuses en empêchant les éclairages urbains de totalement cramer l'image, par exemple. Le bruit numérique est évidemment présent et le piqué en prend donc un coup.
En revanche, lorsque vous photographiez une scène plus sombre, le mode nuit aura tendance à trop surexposer le cliché quitte à lui faire presque totalement perdre son aspect "nocturne".
Cette année, j'ai trouvé que OnePlus a fait de très nets progrès en photo. J'ai beaucoup aimé le contraste, la plage dynamique large et le niveau de détails proposés par le capteur principal. L'ultra grand-angle et le téléobjectif dédié apportent une polyvalence que j'apprécie, bien que le zoom ne soit pas le plus performant du marché. J'ai trouvé le rendu de nuit digne du haut du panier des photophones Android.
Je suis certain que OnePlus gagnera davantage à pousser sa colaboration sur le hardware, en concevant des composants spécifiques avec Hasselblad pour ensuite les calibrer ensemble. En l'état, le OnePlus 9 Pro est un très bon smartphone photo, bien je ne le mettrais toujours pas au niveau d'un Samsung Galaxy S21 Ultra.
Une autonomie solide et la Warp Charge sans-fil en 50 Watts
Le OnePlus 9 Pro embarque une batterie de 4500 mAh à double cellule et accepte la charge rapide filaire Warp Charge 65T ainsi que la nouvelle charge sans-fil Warp Charge Wireless 50 Watts.
En bref, j'ai aimé:
- l'autonomie solide malgré l'écran Amoled QHD+ en 120 Hz
- la charge filaire Warp Charge 65T
En bref, je n'ai pas aimé:
- la batterie de 4500 mAh aurait pu être plus grande sur le modèle Pro
- la charge rapide 50 Watts exclusive au modèle Pro
4500 mAh, pour un flagship en 2021 ce n'est pas ridicule mais c'est tout de même un peu décevant d'autant que la version de base et le modèle Pro ont la même capacité de charge. On pourrait se dire qu'avec un plus grand écran et un prix plus élevé de 200 euros, le OnePlus 9 Pro mériterait une plus grande batterie.
Mais c'est seulement 100 mAh de moins que la batterie du Xiaomi Mi 11, autant que celle de l'Oppo Find X3 Pro et certes moins que les 5000 mAh du Samsung Galaxy S21 Plus/Ultra sauf que ces derniers coûtent également beaucoup plus cher.
Bref, tout ça pour dire que ce n'est pas mauvais mais j'aurais aimé avoir un peu plus. Au quotidien, le OnePlus 9 Pro a tenu entre 10 et 12 heures avant de passer sous la barre des 20% d'autonomie restante. Un score plus que respectable alors que j'utilisais le smartphone pour mes benchmark et mes tests photo avec l'écran en QHD+/120 Hz.
La charge rapide filaire Warp Charge 65T a déjà été inaugurée sur le OnePlus 8T, qui lui aussi a la même batterie de 4500 mAh à double cellule. J'ai pu recharger le OnePlus 9 Pro de 0 à 100% en 30 minutes voire légèrement moins, en moyenne.
Pour ce qui est de la charge sans-fil Warp Charge Wireless 50 Watts, j'ai malheureusement et très bêtement oublié de récupérer le chargeur sans-fil resté au bureau pour le ramener chez moi. Le constructeur annonce qu'il peut recharger les deux cellules de la batterie en 25 Watts chacune et en même temps, permettant de passer de 1 à 100% de batterie en 43 minutes.
Une très belle promesse qui, sur le papier est même plus intéressante que certains charges filaires et que je tâcherai de tester pour ensuite mettre à jour cet article.
La charge sans-fil sur les flagships de OnePlus n'est plus une si grande nouveauté puisque le constructeur l'a ENFIN proposée sur les OnePlus 8 de l'an dernier. Sauf que cette année, non seulement elle ne sera plus exclusive au modèle Pro, mais elle sera aussi plus puissante.
Globalement, j'ai trouvé l'autonomie suffisamment solide pour sa batterie alors que cette dernière est loin d'être impressionnante sur le papier. La Warp Charge 65T est toujours aussi efficace et la charge sans-fil fait un pas de géant par rapport au OnePlus 8 Pro de l'an dernier.
La fiche technique du OnePlus 9 Pro
OnePlus 9 Pro
Specs | OnePlus 9 Pro |
---|---|
Processeur | Snapdragon 888 |
Mémoire |
|
Stockage extensible |
Non, pas de port microSD |
Connectivité | 5G |
Ecran |
|
Taille | 163,2 x 73,6 x 8,7 mm |
Poids | 192 grammes |
Appareil photo |
|
Vidéo |
|
Capacité de la batterie | 4500 mAh |
Technologies de charge |
|
Audio | Haut-parleurs stéréo avec Dolby Atmos / prise casque 3,5 mm |
Certification IP | IP 68 |
OS | OxygenOS 11 basé sur Android 11 |
Prix | à partir de 919 euros |
Conclusion
Mon test du OnePlus 9 Pro aurait pu se limiter à la partie photo, tant c'est le seul critère sur lequel OnePlus n'était pas encore au même niveau que les cadors du haut de gamme Android, qu'il veut rejoindre.
Cette année, je trouve que le OnePlus 9 Pro est un flagship plus complet que le OnePlus 8 Pro de l'an dernier. À fiche technique équivalente, il propose l'un des meilleurs rapports qualité/prix pour un flagship premium. Si je devais choisir entre un Samsung Galaxy S21 à 859 euros ou investir 60 euros de plus pour le OnePlus 9 Pro, je n'hésiterais pas une seconde à consentir à cet effort.
Pour autant, il faut relativiser la hype autour du module photo Hasselblad, selon moi. Oui, le OnePlus 9 Pro marque un réel progrès en matière de photographie par rapport à ses prédécesseurs et surpasse des concurrents directs. Mais ce n'est pas le meilleur photophone du marché et j'aimerais voir encore plus de d'améliorations quant au zoom, notamment.
Pour le reste, c'est un flagship plus puissant que le Samsung Galaxy S21, plus complet que le Xiaomi Mi 11 et moins cher que l'Oppo Find X3 Pro. Pour moi, la messe est dite. Et pour vous?
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