Test du Meta Quest Pro: Le casque VR/XR le plus avancé du marché mais pas pensé pour le gaming
Les Meta Quest Proest actuellement le casque VR/XR autonome le plus avancé du marché, mais aussi le plus cher. On a testé ce casque de réalité mixte vendu 1800 euros (oui, 1800 euros). D'abord pensé pour un usage pro en entreprise, peut-on l'envisager pour le gaming? Je vous donne mon avis complet et honnête.
Plus
- Très bonne qualité d'image grâce aux lentilles pancake
- Processeur le plus rapide du marché
- Suivi du visage et des yeux
- Grand confort de port
- Bonne configuration de mémoire
- Manettes auto-traquées
Moins
- RGB pass-through en demi-teinte
- Station d'accueil obligatoire
- Temps de recharge trop long
- Taux de rafraîchissement de 72/90 Hz seulement
Mon avis sur le Meta Quest Pro en bref
Avec l'Oculus Quest et Quest 2 (rebaptisé plus tard Meta Quest 2), l'ancien groupe Facebook nous a donné le sentiment que la réalité virtuelle restait abordable, même avec des casques tout-en-un. Mais le Meta Quest Pro, annoncé comme nettement plus léger, est totalement à contre-courant. Depuis le 9 décembre, on peut acheter le Meta Quest Pro pour 1799,99 euros (12/256 GB) en France.
Mais récemment, Meta a drastiquement baissé le prix de son casque VR autonome. On le trouve actuellement autour de 1200 euros, soit 600 euros de moins que le prix conseillé à son lancement.
Meta veut sûrement s'aligner sur le prix du HTC Vive XR Elite, vendu 1399 euros. D'après mon test des Meta Quest Pro, le casque VR/XR constitue un meilleur choix en termes d'utilisation, même s'il est 200 euros plus cher.
Le Meta Quest Pro offre en principe les mêmes fonctionnalités que le Meta Quest 2 que nous avons testé, ce qui signifie que toutes les applications et tous les jeux VR des Quest 2 sont jouables. Mais il y a aussi quelques applications qui ont été optimisées pour le suivi des mains, des yeux et du visage pour le Meta Quest Pro. Et c'est là que le bon grain se sépare de l'ivraie, en plus de la conception beaucoup plus fine du casque.
Design et affichage
Oui, le Meta Quest Pro est nettement plus fin et plus ergonomique que le Quest 2. Visuellement, il ressemble un peu à un masque de ski et est moins un parpaing sur le nez que le Quest 2. La balance indique toutefois un poids de 722 g, contre 503 g pour le Quest 2. Mais grâce au bandeau à l'arrière, dans lequel la batterie est installée, on a un bien meilleur confort de port. J'avais acheté la même fonction de maintien ultérieurement pour le Quest 2. Le casque VR autonome "abordable" atteint alors aussi les 670 g.
Les points forts du Meta Quest Pro:
- Design nettement plus fin que le Meta Quest 2
- Lentilles pancake
- RGB pass-through
- Blocage de la lumière sur les côtés
Les points faibles du Meta Quest Pro:
- Pas de bandeau pour la tête
- Pas très léger non plus
- Les longues sessions de jeu font mal au front
Avec ses dimensions réduites (265 x 127 x 196 mm) par rapport au Meta Quest 2, le Meta Quest Pro est plus confortable à porter sur les longues sessions de jeu.
Mais ça ne veut pas dire que le confort de port soit optimal non plus. Le support frontal me semble un peu trop étroit ou trop peu rembourré. Le coussinet frontal exerce une pression sensible au fil du temps et l'on peut se demander pourquoi il n'y a pas de bandeau sur la tête pour une stabilisation supplémentaire.
En revanche, on apprécie beaucoup les bloqueurs de lumière latéraux à verrouillage magnétique, qui isolent très bien les influences de la vie réelle. Les arceaux latéraux abritent les haut-parleurs stéréo, les boutons de volume et d'alimentation.
Alors que le son est tout juste suffisant- on peut faire plus avec un casque via la prise jack- les boutons sont assez discrets et nécessitent un peu de pratique et un bon sens du toucher pour les localiser "à l'aveugle".
A l'arrière, une molette permet de serrer ou de desserrer le casque. La partie avant, y compris les lentilles pancake et les caméras, ne peut pas être relevée, de sorte que les porteurs de lunettes doivent faire attention- il n'y a pas de correction dioptrique comme sur le Vive Elite.
L'affichage
Meta a installé deux lentilles pancake, chacune avec une résolution de 1920 x 1800 pixels et un taux de rafraîchissement de 72 ou 90 Hz par œil. C'est légèrement moins que la Meta Quest 2 (test) et nettement moins que le Pico 4 de ByteDance (2160 x 2160). Mais les lentilles mentionnées offrent une image aussi nette sans sweetspot sur l'ensemble du champ de vision de 106 degrés à l'horizontale (96° à la verticale).
Si je ne le savais pas mieux, je supposerais qu'il s'agit d'un panneau OLED en raison des bons contrastes, couleurs et valeurs de noir. Mais il n'y a que deux écrans LCD, comme chez la concurrence.
Fonctionnalités
Le Meta Quest Pro et ses deux manettes doivent être chargés avant la première utilisation. Ensuite, la configuration initiale commence. Si vous possédez déjà un Meta Quest 1 ou 2, c'est facile, car il suffit d'entrer les données existantes. Tous les autres sont invités à créer un compte Meta. Correct, le problème de l'obligation de posséder un compte Facebook n'existe plus. C'est donc relativement rapide.
Les points forts du Meta Quest Pro:
- Même catalogue de jeux que le Meta Quest 2
- Plus besoin de compte Facebook
- Suivi du visage et des yeux
- Bonne reproduction de la profondeur
Les points faibles du Meta Quest Pro:
- Trop peu de valeur ajoutée vu le prix
Meta vous invite également à installer l'application gratuite Meta Quest sur votre smartphone, disponible sur Android et iOS, et à connecter à votre casque VR via WLAN et Bluetooth. L'app vous permet non seulement de gérer les jeux et vos listes d'amis, mais aussi de regarder le contenu en streaming et même de l'enregistrer.
Il ne reste plus qu'à configurer rapidement l'espace de jeu, qui est pratiquement au nombre de deux: un espace fixe et un "roomscale". Cette dernière doit avoir au moins 2 × 2 mètres. Les obstacles doivent être retirés au préalable. Vous indiquez ensuite la hauteur du sol à l'aide de la manette et dessinez votre espace de jeu.
J'ai été surpris de constater qu'il n'y a pas d'étalonnage spécifique pour l'eye-tracking et le face-tracking supplémentaires. Ils peuvent simplement être activés ou désactivés.
Probablement pour économiser de la batterie supplémentaire, car le suivi du visage est principalement utilisé dans les applications sociales telles que Horizon Workrooms, Immersed ou Arkio, qui utilisent également un avatar. Il n'est donc tout simplement pas nécessaire 24h/24.
Le face-tracking et l'eye-tracking fonctionnent-ils? Réponse courte: oui. Mais il faut des contorsions faciales importantes pour que votre interlocuteur reconnaisse vos expressions.
Si vous avez une conversation normale, vous ne verrez que de simples mouvements de lèvres. Mais bon, nous n'en sommes qu'au début. En revanche, nous avons été beaucoup plus convaincus par le suivi des mains, qui semble déjà bien plus avancé dans son développement que dans la Quest 2. Cela est principalement dû aux nouvelles manettes, qui peuvent d'ailleurs être utilisées avec le Meta Quest 2.
Le Meta Quest Pro dispose également d'un mode RGB pass-through qui s'active automatiquement dès que vous quittez le roomscale dessiné. En tapotant deux fois sur le boîtier des lunettes, vous activez et désactivez également le mode Passthrough, si vous l'avez sélectionné dans les paramètres.
Cela signifie que la caméra intégrée vous projette l'environnement réel sur l'écran. Là encore, le Meta Quest Pro doit faire face à une comparaison avec le HTC Vive XR-Elite, qui fait mieux sur ce point.
L'image est tout à fait satisfaisante. La représentation de la profondeur est également correcte. Ce qui fait défaut, c'est l'affichage d'un écran, d'un ordinateur portable ou d'un smartphone. Dans ce domaine, le casque HTC a une longueur d'avance.
Performances
Meta est le seul fabricant à intégrer un Snapdragon XR2+ Gen 1 dans le Quest Pro. Ce qui est amusant, c'est que personne ne veut vraiment s'avancer sur les capacités de ce processeur octa-core gravé en 7 nm.
Les points forts du Meta Quest Pro:
- Processeur rapide
- Mémoire suffisante
Les points faibles du Meta Quest Pro:
- -
Du côté de Qualcomm, on se contente d'affirmer que le Snapdragon XR2+ Gen 1 offre des interactions de pointe avec une performance continue de 50 % supérieure à celle de la génération précédente.
Les spécialistes supposent qu'il s'agira d'un Prime-Core boosté de 2,84 GHz à 3,2 GHz. Fabian Nappenbach (HTC) affirme en revanche qu'il s'agit simplement d'un meilleur refroidissement. Quoi qu'il en soit, le GPU Adreno 650 (Graphics Processing Unit) reste le même dans les deux cas.
Le Meta Quest Pro offre toutefois une véritable différence du côté de la mémoire. Meta démarre ici avec un stockage de 256 Go et 12 Go de RAM LPDDR5. Il reste à déterminer dans quelle mesure celui-ci peut être étendu via le deuxième port USB Type-C (Oculus Link).
Caméras de suivi & capteurs
L'avantage des casques VR autonomes est qu'ils ne nécessitent pas de câble vers un ordinateur ou une console NextGen, comme c'est le cas pour le PlayStation VR2 récemment présenté. Il n'est pas non plus nécessaire de monter des stations de base. Tout le hardware se trouve dans le casque et les deux manettes.
Les points forts du Meta Quest Pro:
- Caméra RGB pass-through
- Manettes avec leurs propres processeurs et caméras
Les points faibles du Meta Quest Pro:
- La caméra RGB pass-through pourrait être meilleure
Le Meta Quest Pro est livré avec deux nouvelles manettes qui se distinguent visuellement par l'absence d'anneau de suivi. Elles possèdent désormais trois caméras de tracking 6DoF par manette et leur propre Snapdragon 662. Leur propre tracking leur permet désormais d'être utilisés pratiquement à 360 degrés - donc aussi derrière votre dos. Cela signifie un tracking nettement plus précis, qui peut se révéler particulièrement efficace dans les jeux rapides.
Autonomie
La question de l'autonomie est un véritable enjeu pour les casques "tout-en-un". Car après tout, c'est l'utilisation autonome qui fait un casque tout-en-un. Il est donc presque décevant de constater que, selon les premières déclarations, l'autonomie du Meta Quest Pro n'est que de deux heures. Il en va de même pour une charge complète sur la station de recharge.
Les points forts du Meta Quest Pro:
- Deux à trois heures de jeu possibles
- Station d'accueil incluse
Les points faibles du Meta Quest Pro:
- La batterie des lunettes ne peut pas être remplacée
- Les batteries ne sont pas interchangeables avec les manettes
- Le temps de recharge est trop long
Là encore, le HTC Vive XR-Elite, dont la batterie peut être changée en cours de fonctionnement (hotswap), est clairement avantagé. Bien sûr, le Meta Quest Pro peut être alimenté par une batterie externe via le port USB Type-C, ce qui prolongerait l'autonomie de manière purement théorique.
Nous avons été un peu déçus d'apprendre que les batteries des manettes n'étaient pas interchangeables. On se dit probablement qu'avec une durée de fonctionnement de 8 heures en moyenne, elles stockeront de toute façon automatiquement plus souvent plus de courant que nécessaire grâce aux charges forcées du casque lui-même.
C'est vrai jusqu'à présent, dans la mesure où l'on n'utilise pas entre-temps les nouvelles manettes de 164 g à d'autres fins. Car celles-ci fonctionnent aussi pour le Quest 2 et pourraient bien présenter des avantages dans les parties de "Beat Saber".
Fiche technique
Fiche technique | |
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Nom de l'appareil | |
Illustration | |
Écran et optique |
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Dimensions |
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Poids | 722 g (batterie incluse) |
SoC |
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Mémoire |
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Mémoire extensible | inconnu |
Caméra / tracking |
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Batterie / Autonomie |
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Connectivité |
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Son |
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Autres |
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Manettes | Données par manette:
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Système d'exploitation | Android |
Prix | 1799,99€ |
Conclusion
Le Meta Quest Pro coûte 1800 euros en France, ce qui est déjà en soi un jugement accablant. Même avec la récente baisse de prix de 600 euros, on reste sur un casque VR/XR à 1200 euros.
Meta a bien compris que son Meta Quest Pro ne se vendra pas comme si facilement à ce prix-là. En ce sens, le Meta Quest Pro me semble effectivement plus adapté à une utilisation en entreprise, où l'eye-tracking et le face-tracking peuvent également être utilisés.
Il est compréhensible que Meta considère le Quest Pro comme un appareil purement B2B et préfère aller chercher les consommateurs et consommatrices lambda (et surtout les joueurs et joueuses) avec le Meta Quest 3.
Même si la situation pourrait changer complètement avec la sortie d'un Apple Reality One ou d'un Reality Pro.
Ce casque VR fait nettement mieux que son prédécesseur, même si je m'attendais à mieux en ce qui concerne le RGB pass-through. Le Quest Pro a abandonné le design imposant du Quest 2. Les lentilles pancake offrent une bien meilleure optique, même pour les porteurs de lunettes. Le son stéréo a été convaincant et si ce n'est pas le cas, il est possible de brancher en option des écouteurs stéréo avec la prise jack correspondante.
Les nouvelles manettes retravaillées sont sensiblement meilleures que celles du prédécesseur et le suivi des yeux et du visage semble être sur la bonne voie. C'est donc une petite surprise de voir ce que Meta nous propose avec le Quest 3, qui sera plus abordable.