Voici venu le temps de l’aube perpétuelle, voici venu le temps de retrouver sa liberté face ce déluge d’images, de textes, de sons, de textes et d’informations !!
◾️Nouveau livre de Bruno Platino
Nous avons perdu la nuit. Les écrans sont arrivés, et avec eux la connexion permanente. Voici venu le temps de l’aube perpétuelle. De la lueur bleutée qui jamais ne s’éteint, du rayonnement qui jamais ne s’apaise. Eveillés, hagards, hébétés, nous sommes irrémédiablement attirés par leur lumière. Finies les insomnies, place à l’a-somnie et aux veilleurs sentinelles, à ceux pour qui la nuit n’est plus qu’une séquence hypnotique entre mauvais sommeil et connexion décevante. Je suis l’un d’entre eux. »
Ainsi se livre Bruno Patino dans ces pages prophétiques. Le poisson rouge n’est plus, englouti dans le déluge de signes, textes, images, sons.
Nous habitons le réseau dans l’illusion de la toute-puissance. Nous pensons avoir accès à un choix illimité : musique, films, séries télévisées, livres, actualités et rencontres. Mais le calcul est notre maître ; la fatigue, l’abandon, la fuite et la perte du collectif notre quotidien. L’attente a disparu, et avec elle le manque, et avec lui le désir et le rêve. Nous voici submergés, privés de liberté, réduits à nos données : une vie numérique.
Tout a-t-il été écrit ? Une apocalypse programmée par les créateurs – scénaristes, chercheurs et entrepreneurs ? Si la fin des temps est le produit de notre imaginaire, peut-être pouvons-nous encore en changer le cours.
Un essai brillant et personnel, placé à point nommé dans le torrent numérique. Une Société du spectacle où se dessine une issue.
◾️ Une addiction qui nous rend a-somniaque
Le téléphone portable, évidemment avec une infinité de messages, d’images, de sons, bref !, une liberté totale, finalement on se sent envahi par lui et ce sentiment-là m’apparaît surtout la nuit. Finalement, au lieu du noir, j’ai cette espèce de lumière bleue rétroéclairée qui m’attire, qui m’envahit, qui me propose énormément de choses mais, à la fois, me fatigue.
Qui me rend presque « a-somniaque », c’est-à-dire que ce n’est plus l’insomnie, c’est le fait de ne plus même vouloir aller dormir et passer d’application en application, essayer de faire un choix et, surtout, ne pas être capable de le faire.
◾️La moitié des habitants du Royaume-Uni passe 11 heures par jour sur leur téléphone
Figurez-vous, plus de 11 heures par jour. Quand j’ai donné ce chiffre, le correcteur des éditions Grasset m’a envoyé un mail en me disant « il y a sans doute une erreur, pouvez-vous me citer vos sources ? ». Je lui ai envoyé, évidemment, les sources des études. J’avais moi-même relu à deux fois l’étude pour être sûr que le chiffre était exact : on parle bien de plus de 11 heures par jour.
◾️La servitude volontaire
Exactement. On nous propose 100 millions de choses et on n’y arrive pas.
Je fais référence au paradoxe du choix, j’essaye de le raconter, c’est quelque chose qui a été développé par quelqu’un qui s’appelle Barry Schwartz, psychologue américain, qui expliquait qu’au bout d’un certain nombre d’options, quand on vous propose trop d’options, il se passe deux choses, et il parle de jeans. Il donne cette expérience tout à fait pertinente : quand lui, qui a une corpulence moyenne, une taille moyenne, rentrait dans une boutique, qu’on lui proposait quatre modèles, il les essayait tous les quatre, il prenait celui qui lui allait le mieux et il en ressortait satisfait. Maintenant qu’on lui propose, dans la même boutique, 20 ans ou 30 ans après, 40/45 modèles, évidemment il n’a plus le temps de les essayer, ça n’aurait pas de sens de passer deux jours à essayer un jeans, donc il demande conseil, il en prend un et, ce qui le sidère, c’est qu’il en ressort toujours malheureux et il l’explique de deux façons. La première c’est que, évidemment, comme il n’a pas pu faire le choix de façon rationnelle, il a délégué son choix, donc il y a un manque de confiance – il y avait sans doute quelque chose qui m’allait mieux –, il y a de la défiance qui est là et, en plus de ça, comme vous avez beaucoup plus d’options, vos attentes ont augmenté. Et comme vos attentes ont augmenté, votre déception augmente d’autant.
◾️Le problème n’est pas l’offre, le problème c’est le choix.
Quand vous posez effectivement la question aux gens : qu’est-ce qu’il y a à la télé ? Plus ils ont de chaînes, plus ils vous disent qu’il n’y a rien dessus. Et aujourd’hui, vous avez des gens qui vous disent : « Tu sais, il n’y a plus grand-chose sur Spotify », vous avez vous-même dit qu’il y a 80 millions de titres et ils vous disent : « Il y a de moins en moins de choses sur Netflix », par exemple, alors qu’il y a de plus en plus de choses. C’est justement ce paradoxe du choix : il y a de plus en plus de choses donc on n’arrive plus, véritablement, à percevoir ce qui nous est proposé.
🍃Un problème qui nous rend tous malade, malade de ne plus pouvoir choisir, on en reparlera !!
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