Trois ans après Pégasus, c'est l’anarchie qui s’installe en Europe avec les logiciels espions qui tyrannisent les uns pour la sécurité des autres !!
Toujours pas de garde-fous pour les logiciels espions, et toujours plus de lanceurs d’alerte et de politiques visés par ces outils intrusifs : trois ans après l’affaire Pegasus, ce logiciel utilisé par des États pour espionner des politiques et des défenseurs de droits à leur insu, l’Union européenne n’a toujours pas réglementé le secteur, estiment 29 associations européennes, dans une déclaration commune publiée le 3 septembre dernier. Et il est temps que les institutions européennes se saisissent de ce dossier, s’alarment ces organisations, dont le Centre pour la démocratie et la technologie (CDT Europe), European Digital Rights (EDRi), Access Now, le Réseau européen des droits numériques ou encore Wikimedia Europe
◾️Des logiciels espions qui légitiment des États mafieux
Depuis le tollé suscité par l’affaire Pegasus en 2021, une commission du Parlement européen avait pourtant enquêté pendant de longs mois sur le sujet. En mai 2023, elle avait rendu ses recommandations constatant que « tous les États membres ont acheté ou utilisé au moins un système de logiciels espions ». En la matière, « le risque d’abus est très concret en l’absence d’un cadre juridique solide assorti de garanties et de contrôles », estimait-elle.
Mais depuis, « nous sommes dans une situation où les autorités européennes ont décidé de ne rien faire. Les Etats-membres non plus », constate Chloé Berthélémy, conseillère politique à EDRi. Pire, ils continuent à acheter des spyware. Début septembre, le gouvernement slovaque aurait acquis Pegasus, selon un média local.
◾️Une mise sous surveillance abusive des citoyens
Pourquoi n’a-t-on pas alors enrayé la machine, et ralenti le recours à ces outils ? D’abord parce que ce type de logiciels permet une telle surveillance de masse, sans immobiliser des enquêteurs souvent soumis à des logiques de réduction des coûts et d’effectifs, qu’il est tentant, pour un Etat, d’y avoir recours. D’un côté, vous avez la possibilité d’opter pour des outils de surveillance classiques comme la mise sur écoute ou le fait de filer un suspect, des mesures qui respectent la vie privée et d’autres droits fondamentaux, mais qui vont demander des effectifs de police, et du temps. De l’autre, vous avez ces outils, dont la licence peut paraître chère, qui mobilisent moins d’agents, et qui sont bien plus intrusifs.
Les spyware permettent de récolter tout un tas d’informations sur toutes les connexions, tous les contacts de telle personne. « Vous pouvez la mettre sur écoute en activant le micro et la caméra à son insu, vous pouvez la géolocaliser en temps réel. Vous avez accès à toutes les données qui sont collectées par les applications, y compris les données de comportement. Vous avez cliqué sur quoi ? À quel moment ? Vos yeux se sont arrêtés sur quoi ? C’est extrêmement intrusif. C’est une mise sous surveillance qui dépasse toutes les capacités jamais rêvées, même par un état autoritaire », explique Chloé Berthélémy, conseillère politique chez EDRi.
◾️Du capitalisme sécuritaire au libéralisme autoritaire, il n'y a qu'un pas avec Pegasus
Les Etats membres vont prétendre que les spywares sont nécessaires pour protéger l’ordre, pour lutter contre le terrorisme et pour être utilisé contre les menaces graves qui pèsent sur la société. Mais le problème est ce concept de « sécurité nationale » est défini différemment en fonction des pays, et que ces outils sont utilisés abusivement par les gouvernements eux-mêmes et par les services de renseignement et la police à d’autres fins » qui n’ont rien à voir avec le terrorisme ou le grand banditisme, déplore Silvia Lorenzo Perez.
Dans leur déclaration, les ONG demandent que les outils les plus intrusifs comme Pegasus ou Predator soient interdits. Car « on ne pourra jamais utiliser ces logiciels d’une manière conforme au droit européen, et proportionnée. Une fois que votre téléphone est infecté par Pegasus ou Predator, c’est fini. Même le chiffrement ne peut pas vous protéger. Il n’y a rien que vous puissiez faire. Les capacités sont tellement intrusives qu’il n’y a aucun moyen de contrôler cet outil », déplore Chloé Berthélémy d’EDRi.
🍃Des intrusifs qui légitiment l’agression des uns pour la suprématie des autres, on en reparlera !!
Keep Calm and Love Android.
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