Réalité virtuelle : les effets secondaires potentiels à moyen et long terme
Cela fait désormais des années que l’on entend parler de la réalité virtuelle mais 2016 fut l'année de sa consécration. Le potentiel de cette technologie est incontestable et l’utilisation que nous en ferons dans les prochaines années augmentera sans aucun doute. Pour cette raison, nous avons décidé d'analyser les effets secondaires que la réalité virtuelle pourrait avoir sur nous, que ce soit sur le court ou le long terme.
Préambule
On parle souvent des effets négatifs que les avancées technologiques ont sur nos vies, mais on ne doit pas oublier les avantages qu’elles nous apportent. Le "bon côté" de la réalité virtuelle pourrait être assimilé aux effets positifs observés avec l'avènement de Pokemon GO, qui a par exemple encouragé les personnes ayant des handicaps à marcher ou a se déplacer, mais pas seulement.
Différentes applications de réalité virtuelle ont été développées capables d’aider à la socialisation et les personnes souffrant d’autisme, de soigner les attaques de panique, ou pour gérer la douleur grâce à la thérapie de la distraction. Avec la réalité virtuelle, nous serons également en mesure de réaliser des tests sur les voitures afin de ne plus douter du modèle à acheter, ou même planifier ses vacances en ayant un aperçu des paysages qui nous plaisent le plus. Avant de poursuivre la lecture de cet article, gardez également à l’esprit le potentiel inhérent à cette nouvelle technologie.
Effets à court terme
La première fois que des journalistes ont mis la main sur ces appareils, en plus d’exprimer leur étonnement, beaucoup ont également parlé des sensations étranges qu’ils ont ressenti après une session de jeu. Par exemple, notre collègue Hans-Georg, dans son test du casque DayDream, avait écrit que passé la demi-heure de jeu, il avait "la sensation de vouloir s’enfuir du monde virtuel" parce qu’il ressentait un "sentiment très désagréable dans les yeux et tout le corps."
Même mon ancienne collègue Daria Lombardi, en essayant le Gear VR pour la première fois, avait noté que "les 318 grammes du casque additionnés aux 157 grammes du Galaxy S7 edge se font ressentir après 20 minutes d’utilisation", si bien qu’elle conseillait de "ne pas utiliser le casque pendant trop longtemps afin d'éviter les maux de tête et d’avoir le cou raide."
Mind the gap
Les notices qui accompagnent les casques mettent également en garde les utilisateurs. Dans celle du Gear VR, on peut lire qu'il faut "faire une pause de 10/15 minutes toutes les 30 minutes de jeu, même si l'on n’en ressent pas le besoin" et de ne pas utiliser les dispositif "lorsque l'on est fatigué, stressé, enrhumé, a la migraine", et la liste s’allonge de quelques lignes.
Il est bien connu que les notices d’utilisation déconseillent quoi que ce soit, mais il semble que dans le cas des casques VR, les effets secondaires ressentis sont récurrents. Même l’Oculus, made in Zuckerberg, fait par exemple référence à la nécessité de « faire attention à la conduite de voitures, motos ou tout autre engin motorisé aux personnes qui se sentent un peu bizarres après une session de jeu » avec le casque virtuel. Il est dit que parmi les symptômes post-réalité virtuelle les plus courants apparaissent une sensation de « léthargie extrême et une réduction de la capacité multitâche. » Vous devez donc être prudent car « ces symptômes peuvent vous exposer à un risque plus élevé de dommages dans le cadre d'activités ordinaires du monde réel. » En bref, nous nous sentons étourdis, assommés par le monde réel parce que nous avons été trop longtemps plongé dans la réalité virtuelle.
Pourquoi nous sentons-nous si mal ?
Laissant de côté la possibilité de trébucher sur des fils, de se cogner la tête contre un mur ou de se prendre dans une chaussure qui traîne sur le sol, les problèmes peuvent venir d’ailleurs. Il est naturel de penser que d’avoir les yeux collés et enfermés dans un casque peut provoquer des effets indésirables. Mais pourquoi ?
Certains scientifiques ont par exemple remarqué que nos yeux, dans un casque de réalité virtuelle, se concentrent toujours sur un point fixe même si les objets apparaissent à la fois proches et lointains. Cela peut provoquer un conflit de convergence visuelle, c’est-à-dire une réduction du réflexe de convergence et de la mise au point des deux yeux.
Ou encore, si nous nous trouvons dans un jeu de vitesse, l’oreille et le labyrinthe, qui contient les récepteurs de l'équilibre, ne percevront pas ce mouvement parce qu’en réalité nous sommes collés à notre chaise. Les sentiments d’engourdissement, d'éloignement et de nausées commencent alors à se faire ressentir. Souhaitez-vous connaître les derniers gadgets technologiques (qui essaient toujours d’anticiper nos besoins) qui seront présentés au CES de Las Vegas ? Un bracelet anti-nausées à utiliser non seulement par les femmes enceintes, en bateau ou en voiture, mais également après de longues sessions de jeu en réalité virtuelle.
Effets à long terme
Si l’on réfléchit bien a la réalité virtuelle, elle pourrait être bien plus intrusive, et donc efficace, que d’anciens médias de communication comme la télévision. Les expériences similaires a la vie réelle ne se voient désormais plus uniquement, mais se vivent en personne à la première personne. Mais nous sommes arrivés au bout des problèmes que peut causer la VR sur le court terme et nous allons désormais nous tourner vers ceux qu’elle peut causer sur le long terme.
Choix inconscients
En pensant aux effets à long terme m’est venu à l’esprit la fameuse pub d’Air Action Vigorsol : A long lasting fragrance. Une fois « avalée », la réalité virtuelle vous accompagnera un peu partout dans vos choix subconscients mais pas seulement. Jeremy Bailenson, fondateur et directeur du Virtual Human Interaction Lab at Stanford University, a réalisé une étude pour tester les effets à moyen et long terme (positifs ou négatifs en fonction de la perspective) sur les personnes qui ont utilisé la réalité virtuelle.
Le test : porter un casque VR et couper un arbre qui se trouve dans un endroit agréable plein d’oiseaux qui gazouillent, puis entendre le bruit sourd de l’arbre abattu, et les chants s'interrompre. Résultat : une utilisation plus réfléchie du papier hygiénique. Bailenson a également indiqué que, après un mois, il continuait à recevoir des emails de gens qui continuaient à penser au bruit assourdissant de la chute de cet arbre.
Une télévision encore plus convaincante
"D’ici 10 ans, au lieu de regarder les nouvelles, les personnes pourraient vivre les événements à la première personne", a déclaré Bailenson. L'idée de nous rapprocher encore plus de ce qui se passe dans le monde pourrait être curieux, mais pourrait également faire peur à beaucoup d’entre nous. Nous devons prendre davantage de recul et y penser comme une évolution naturelle de ce qui nous entoure maintenant. L'avènement de la télévision, même si elle n’a pas été personnellement vécue par beaucoup de nos lecteurs, et son invasion ont également généré de la peur, comme tous les changement perturbateurs. Le tournage de la guerre du Vietnam, par exemple, a montré pour la première fois la cruauté absolue d’une guerre sur le petit écran, puis aux yeux du grand public. Que se passera-t-il avec la réalité virtuelle ?
La réalité peut clairement être utilisée pour faire de l’information (ou désinformation), se cacher de la réalité, se distraire, contrôler la douleur, découvrir des endroits éloignés avec une expérience visuelle au sens large ou, pourquoi pas, revivre des événements passés, privés ou non. Citant Bailenson : "une technologie de cette ampleur est comme l’uranium : elle peut chauffer la maison mais aussi détruire le monde."
Donc, après avoir évoqué les avantages et les inconvénients de la réalité virtuelle, il ne reste qu'une chose à dire : la bonne utilisation de ces nouveaux dispositifs étonnants est entre nos mains.
Nous ne serons jamais prêt pour la réalité virtuelle, ceci dit, je parle beaucoup pour moi !
Question de génération, peut-être ?
La comparaison finale est assez judicieuse : "une technologie de cette ampleur est comme l'uranium : elle peut chauffer la maison et détruire le monde."
Je changerai juste un mot je remplacerai l'uranium par centrale nucléaire, cela 60 ans qu'elles existent et on sait toujours pas les démanteler et recycler les déchets à long terme.
En dehors de la VR et de l'énergie nucléaire l'homme sait toujours comment construire, découvrir, inventer mais ne se préoccupe que trop rarement des conséquences négatives, en langage économique bien châtié on appelle ça des externalisations et la règle suivie automatiquement par les tenants du système (qui possède donc le vrai pouvoir) les avantages industriels et financiers c'est pour moi et les externalités négatives pour l'environnement donc les êtres humains c'est pour l’État.
Cherchez l'erreur.
Pour la VR, on peut faire un rapprochement. Pour ceux qui la propose et savent nous faire rêver (car il n'y a pas que du négatif, étonnant d'avoir à le préciser) c'est par ici la monnaie mais pour le côté négatif, c'est encore une fois : débrouillez-vous. Le partage de la richesse économique n'est pas le point fort du système... économique.
A part ça, faites de beaux rêves (naturels ou virtuels) !
Que cela ne vous fasse pas mal à la tête.