Test du Samsung Galaxy Note 20: Manque d'audace/20

À qui s'adresse le Samsung Galaxy Note 20?

Le Samsung Galaxy Note 20 est un smartphone haut de gamme sorti le 5 aout 2020. Il n'est disponible que dans une seule configuration de mémoire 256 Go/8 Go. Vous avez le choix entre la 4G et la 5G: la version 4G coûte 959 euros. Le supplément pour la 5G est de 100 euros, soit 1059 euros.

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J'ai utilisé ce smartphone pendant plus de 3 semaines après l'avoir méchamment allumé, je ne m'en cache pas, lorsqu'il a été annoncé. Je partais donc avec un fort a priori. Mais l'objectivité n'existe pas vraiment dans le journalisme. Je me rappelle d'un de mes profs de Master selon qui le but est "de ménager ses différentes subjectivités." 

C'est d'autant plus le cas pour un test, basé sur un ressenti personnel. Mais il faut être juste malgré tout. Prendre du recul et contrebalancer son parti pris. Et j'ai eu le temps de me réconcilier avec certains défauts de ce Note 20 que je trouvais pourtant impardonnables il y a tout juste un mois.

Pour autant, j'ai eu énormément de mal à boucler cet article tant le produit ne m'a pas inspiré. Le Samsung Galaxy Note 20 est un bon smartphone, mais son manque total d'ambition n'en fait pas un bon flaghsip en 2020. À moins que le stylet soit un critère d'achat indispensable à vos yeux, le Note 20 n'est pas plus pertinent qu'un Galaxy S20, S20 Plus et encore moins qu'un S20 Fan Edition. 

J'ai aimé le Samsung Galaxy Note 20 pour…

... Son écran Oled de qualité, malgré les 60 Hz

La différence en gamme entre le Galaxy Note 20 de base et la version Ultra est très nette.  Au lieu de la résolution 4K, il n'y a que 2400 x 1080 pixels sur 6,7 pouces et un taux de raffraîchissement de 60 Hz au lieu de 120 Hertz. Un choix que je n'arrive toujours pas à comprendre, quand on a les 120 Hz sur le Galaxy S20 de base. 

L'absence de bords incurvés est tout à fait pardonnable. D'autant que c'est assez à la mode depuis peu de "détester" les écrans incurvés, allez savoir pourquoi. Dans l'ensemble, l'écran du Galaxy Note 20 ne pouvait évidemment pas être mauvais, on parle d'une dalle Samsung tout de même!

Le contraste de l'Oled est quasi-infini et la luminosité peut être poussée très loin, de sorte que les éléments à l'écran restent toujours lisibles, même en plein soleil. Le petit poinçon centré en haut de l'écran ne gêne pas trop l'immersion lorsqu'on est en jeu ou en train de regarder une vidéo.  

Par défaut, le smartphone est calibré en mode d’affichage vif avec une balance des blancs réglée au milieu. J'ai trouvé que les couleurs tiraient légèrement vers les tons bleus, un peu froids mais on peut facilement apporter un peu plus de chaleur via les réglages. 

C'est donc très bien pour un écran Samsung. Mais, au risque de me faire conspuer dans les commentaires, j'ai vraiment eu du mal à repasser sur un écran 60 Hz, aussi beau et bien calibré soit-il. 

... Ses performances solides, mais l'Exynos 990 toujours en deçà 

Alors qu’on pouvait espérer une puce Exynos 992 pour le Galaxy Note 20, sorte de version overclockée des SoC de la gamme S20, Samsung a décidé de poursuivre avec le SoC Exynos 990. Le processeur est ici couplé à 8 Go de RAM LPDDR5 et 256 Go de stockage, non extensible par carte microSD.

Pas de Snapdragon 865, en tout cas pas en Europe où, avant la récente sortie du Samsung Galaxy S20 FE, il fallait acheter un smartphone pliable de Samsung pour avoir le processeur de Qualcomm, qui est d'ailleurs nettement plus performant. 

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Je vous laisserai comparer les scores de benchmark du Galaxy Note 20 avec le modèle Ultra (Exynos 990) et avec un autre modèle Android équipé du Snapdragon 865. Mais globalement, on a des performances solides. Je ne peux pas sérieusement lister les performances moindres de l'Exynos 990 face au Snapdragon 865 comme un défaut. 

La navigation est des plus fluides, même en multitâche. Et les jeux les plus gourmands comme Fortnite ou Call of Duty Mobile se lancent par défaut avec les graphismes et les FPS au max. On est bel et bien sur une puce haut de gamme, quoi qu'en disent ses détracteurs dont je fais partie. 

Samsung Galaxy S20 benchmark résultats comparées

	Galaxy Note 20	Galaxy S20	OnePlus 8 Pro	Galaxy Note 20 Ultra
3D Mark Sling Shot Extreme ES 3.1	6227	6187	7122	5412
3D Mark Sling Shot Vulkan	6205	5285	6613	5170
3D Mark Sling Shot ES 3.0	7713	7462	8864	6009
Geekbench 5 (Single / Multi)	569/2485	896 / 2737	887 / 3313	735 / 2508
PassMark Memory	16116	22045	27118	22652
PassMark Disk	99506	36311	50083	98122

Mais c'est tout de même rageant de se dire qu'aux US, les possesseurs de Galaxy Note 20 ont droit, non pas au Snapdragon 865 mais à sa version overclockée, le Snapdragon 865+. Selon moi, il est indécent de vendre au même prix deux produits différents, aux performances différentes, en prétendant qu'ils sont similaires. 

... Le module photo polyvalent

Le Galaxy Note 20 est équipé de trois appareils photo au dos. On va ainsi retrouver, de haut en bas:

• objectif ultra grand-angle de 12 MP, équivalent 13 mm (f/2,2)
• objectif principal grand-angle de 12 MP, équivalent 26 mm (f/1,8)
• objectif grand-angle 64 MP dédié au zoom x3, équivalent 28 mm (f/2,0)

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Pas de téléobjectif, donc. On a ici un capteur de 64 mégapixels, avec une grande définition, et un objectif grand-angle mais qui n'est pas l'objectif principal (lorsque vous prenez des photos en x1). L'objectif principal par défaut, c'est le capteur grand-angle de 12 MP. 

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Et de jour, dans de bonnes conditions, le résulat est évidemment très bon comme Samsung nous y a habitué. Les couleurs ressortent toujours un peu plus que chez d'autres constructeurs, mais c'est un choix que j'apprécie. On a une plage dynamique assez large et le niveau de détails est plus que satisfaisant. 

Les clichés sont d'ailleurs bien lumineux, peu importe l'objectif utilisé et on peut noter une cohérence d'un capteur à l'autre en termes de colorimétrie (ci-dessous trsois photos prises en x0,6/12 MP, x1/12 MP et x3/64 MP, de haut en bas et de gauche à droite).

Pour ce qui est du zoom, l'objectif de 64 MP permet d'obtenir un zoom hybride x3 sans perte de détails, selon Samsung. À l'usage, j'ai trouvé que la promesse était plutôt tenue. Mais dès qu'on dépasse les limites du grossissement "optique", les choses se gâtent. 

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Pour effectuer son zoom hybride puis totalement numérique une fois dépassé le x3, le logiciel photo de Samsung croppe l’image de 64 mégapixels, l'agrandit et la recadre. Inutile de vous dire que les grossissements x10 et x30 sont inexploitables et relèvent de la simple gimmick. 

De nuit, le capteur principal de 12 MP s'en sort assez mal tout seul, mais le mode nuit rattrape plutôt bien les choses. D'une photo noyée par le bruit numérique, avec zéro piqué on obtient un rendu nettement plus lisibile, un peu lisse certes, mais le smartphone éclaire très bien la scène. 

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Ce qui est bien, c'est que ce mode nuit fonctionne bien sur les trois objectifs du module photo. Et il n'est pas trop agressif. Oui il lisse l'image, mais il ne veut pas comme certains concurrents montrer ce que l'œil ne peut pas voir. Il éclaire les zones d'ombres et les étoffe, mais sans cramer les zones lumineuses. On garde l'impression d'un cliché nocturne, et non d'une photo prise en plein jour. 

Je n'ai pas aimé le Samsung Galaxy Note 20 pour...

... Sa tendance à surchauffer qui limite les performances

C'est le gros défaut de l'Exynos 990 et sur lequel je ne vais pas m'étendre afin éviter que ce test ne se transforme en un énième coup de gueule que personne ne voudra lire: la surchauffe. Une casserole que l'Exynos se trimballe depuis plusieurs années. Dans un de mes articles sur les performances gaming des smartphones, je vous parlais de la notion de "thermal throttling." 

C'est un mécanisme qui permet de réduire les performances en diminuant la vitesse d'horloge des cœurs du CPU et en arrêtant ses noyaux pour réduire l'accumulation de chaleur et éviter la surchauffe. Presque tous les smartphones s'éteignent désormais lorsqu'ils ont trop chaud, par exemple.

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Sauf que le Samsung Galaxy Note 20 monte très, trop vite en température. De sorte que, et je n'ai pas les outils pour le mesurer et donc le démontrer avec certitude, j'ai eu l'impression qu'il mettait des coups de frein après quelques mintutes de jeu seulement, par exemple. 

Sur Fortnite, qui a un compteur de FPS natif et avec les graphismes au max, je tournais facilement à 60 FPS mais j'ai subi de lourds drops de frame-rate une fois dépassée la demi-heure de jeu. Pareil sur Call of Duty Mobile, où j'ai senti des ralentissements après 1 heure de jeu alors que tout allait bien jusque-là. 

Même lorsqu'on met le smartphone à jour ou qu'on télécharge une application, le smartphone se met à chauffer. De sorte que lorsque je voulais vraiment jouer à CoD le soir, en rentrant du bureau, je passais sur l'Asus ROG Phone 3 histoire d'éviter les ralentissements.

... Son autonomie au ras des paquerettes

On a beaucoup raillé Apple par le passé pour l'autonomie ridicule de ses iPhone. Mais le Samsung Galaxy Note 20 ne fait franchement pas mieux au niveau des standards actuels. 

Mais même avec un usage classique, voire modéré de 3 heures de temps d'écran, le smartphone tombe sous la barre des 15% d'autonomie restante en à peine 12 heures. C'est une journée pleine d'utilisation, pas plus. On est très loin de ce qui se fait chez d'autres concurrents aussi chers. 

Sur le benchmark PC Mark qu'on utilise chez NextPit, et qui simule un usage peu réaliste mais assez intensif, le Samsung Galaxy Note 20 a tenu un peu plus de 10 sur les trois tests, espacés de 4 ou 5 jours chacun, que j'ai pu lancer au cours de mes 3 semaines d'utilisation (10h30, 9h43, 10h11).

Pour la recharge, Samsung fournit un chargeur de 25 W. C’est assez peu, surtout comparé à certains smartphones qui proposent désormais des chargeurs de 40, voire 65 W. En partant d’une charge de 20%, il m’a fallu plus d'une heure (1h10) pour recouvrir 100% d'autonomie. C'est pas mal pour un chargeur de 25 W, mais des modèles nettement moins chers font beaucoup mieux.

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C'est vraiment le gros défaut de ce Samsung Galaxy Note 20. Encore plus rédhibitoire selon moi que les problèmes de surchauffe liés au SoC. Cette surchauffe n'intervient qu'après un usage assez intensif sur des jeux exigeants en ressources. Ici, la batterie est à la traine même avec une utilisation plus classique qu'aurait un client lambda.

... Le S-Pen S-uper gadget

Je peux tout à fait comprendre l'intérêt d'avoir un stylet et je ne remets absolument pas en cause l'affection que certains utilisateurs et utilisatrices ont pour cet accessoire. 

Et je ne nie pas non plus que Samsung a su améliorer sa recette encore une fois depuis la génération précédente des Galaxy Note 10. Le S-Pen est ce qui se fait de mieux sur le marché et sur Android. 

Mais je vais être honnête, je ne l'ai presque pas utilisé après mes premiers jours de test. En fait, j'ai même carrément oublié son existence, tant les situations dans lesquelles j'étais susceptible d'en avoir besoin au quotidien, en dehors des besoins du test, étaient rares.

Captures d'écran, commentaires, gribouillis animés, notes écrites: touts peuvent être copiés sous forme de texte d'une simple pression du doigt. L'OCR, la reconnaissance optique de caractères, marche vraiment bien et c'est assez partique de pouvoir transformer ses notes manuscrites en documents PDF pour les envoyer par mail.

Je m'y suis essayé quelques fois pour prendre des notes pendant des keynotes en ligne alors qu'en général j'attends de recevoir le communiqué de presse récapitulatif (mais chut, il ne faut pas le dire). La possibilité de faire des captures d'écran partielles était aussi assez sympa à utiliser. 

Mais les "Air gestures", les gestes à effectuer avec le S-Pen que Samsung a lancés l'an dernier sur les Note 10 ont toujours aussi peu d'intérêt pour moi. Encore moins d'intérêt que je n'ai aucune envie de prendre des photos en jetant des sorts Expelliarmus et Avada Kedava à coup de baguette magique devant mon écran. 

Je trouverais l'utilisation du S-Pen bien plus pertinente sur un écran plus grand comme celui d'un certain Samsung Galaxy Z Fold 2, par exemple. Je ne nie donc pas ses qualités. C'est un accessoire qui a son utilité. Il propose des features intéressantes. Et on voit que Samsung a beaucoup travaillé dessus. 

Mais ce stylet est beaucoup trop oubliable à mes yeux. Si c'est ça l'argument clé du Samsung Galaxy Note 20, j'ai autant d'utilité pour ce S-Pen que pour ma collection de stylos-plumes Poivre Blanc accumulée pendant mes années collège.

... Son design en plastique

J'ai beaucoup râlé, encore une fois pour changer, sur le dos en plastique du Galaxy Note 20 à sa sortie. Après l'avoir testé, je me suis un peu calmé. Le smartphone reste élégant dans sa globalité. Je regrette que les bords ne soient pas aussi anguleux que sur le Note 10.

Mais on est face à un flagship propre, où rien ne dépasse. La préhension est d'ailleurs plutôt bonne et les bords métalliques apportent une touche premium pour compenser l'effet "Fairphone 3" du dos en PLASTIQUE! Du plastique mat qui attrappe moins les doigts, certes. Du plastique qui permet malgré tout la recharge sans-fil, je le concède.

Mais du plastique tout de même. Et sur un smartphone vendu 1000 euros! Calme-toi Antoine, ce n'est pas si grave. Et en vérité, ça ne l'est vraiment pas. Oui, j'exagère quand je parle d'effet Fairphone 3. On n'en est pas là non plus. Le design ne fait pas cheap. Je regrette simplement qu'on n'ait pas eu droit à un matériau plus noble à ce prix là. Surout quand, encore une fois, Samsung a mis du verre au dos de son Galaxy S20 de base. 

J'accorde également un bon point à Samsung pour la finesse de son module photo à l'arrière. Ce dernier a le mérite de ne pas trop dépasser en relief. 

... Son prix, qui n'a aucune pertinence

"Oui, le prix du Galaxy Note 20 va rapidement baisser. Un prix de vente conseillé de 959 ou 1059 euros plaira aux opérateurs, qui pourront alors proposer à leurs clients un appareil avec des marges probablement spectaculaires. Mais vous pourrez sûrement obtenir le téléphone portable pour 200 ou 300 euros de moins d'ici quelques mois."

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Voilà ce que mon confrère Stefan a écrit en août dernier dans sa prise en main du Samsung Galaxy Note 20 qui venait alors tout juste de sortir. Et il n'avait pas tort, bien au contraire. 

Sauf que le prix du Samsung Galaxy Note 20, même s'il venait à baisser pour atteindre les 650 euros, n'a plus aucune pertinence aujourd'hui. Parce que cette semaine, Samsung a annoncé la sortie de son Galaxy S20 Fan Edition avec Snapdragon 865 à 730 € (pour la version 5G). 

Pourquoi donc opter pour le Samsung Galaxy Note 20, plus cher et doté d'un processeur moins puissant? La question ne se pose même pas selon moi, tant elle se passe de réponse. Je doute sincèrement que l'ajout d'un stylet permet au Note 20 de faire la différence face au S20 FE. 

Je trouvais que le Note 20 était déjà peu pertinent à sa sortie, n'étant guère plus qu'un S20 avec un S-Pen mais avec certaines features-clé en moins, comme les 120Hz. Mais à côté du récent Galaxy S20 FE, je vous le dis sans hésiter que le Note 20 n'a absolument plus sa place dans le catalogue de Samsung.

... Le marketing un peu idiot autour du zoom x50

Le Galaxy Note 20 suit les traces douteuses du S20 en février. Samsung fait la publicité du smartphone avec un "Zoom spatial x30"; avec un zoom optique 1,06x - le matériel de l'appareil photo devrait être identique à celui du S20, comme nous le supposons.

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Pour obtenir un grossissement numérique/hybride de x30 en partant du zoom optique x1 du capteur principal de 64 Mpx, il faut multiplier le grossissement par 30.Or, à chaque fois qu'on opère un grossissement, la résolution de l'image est divisée par le carré du grossissement. En gros, si j'ai un capteur de 64 Mpx, un zoom x30 divise la résolution par 30² ou 30x30, soit 900. 

Avec le zoom x30, on se retrouve alors avec 71 "kilopixels". Cela correspond à peu près à la résolution QVGA de 320x240 pixels. 1995 a appelé et veut récupérer sa résolution.

Bien sûr, ce n'est pas une nouveauté en matière de publicité, et bien sûr Samsung n'est pas le premier fabricant à adopter de telles stratégies. Mais il ne fait pas mieux. J'aimerais bien que la firme abandonne ces éléments de langage.

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